Le sirop pour la toux: c'est la base de travail de Sara Martinez de Lizarrondo et Maxime Gauberti, deux chercheurs de l'Insern Caen (Calvados) qui viennent de découvrir à ce médicament des propriétés surprenantes.
Une molécule trouvée dans le sirop pour la toux
"L'accident vasculaire cérébral est causé par l'occlusion d'une artère cérébrale par un caillot sanguin, détaille Maxime Gauberti, comme si un bouchon se mettait à l'intérieur d'une artère. Nous avons découvert que la N-acétylcystéine, qui est l'un des composants du sirop pour la toux, est capable de détruire ces caillots."
Mais le chercheur prévient, pas la peine pour autant de tenter de boire des litres de sirop pour prévenir un AVC! "On l'injecte à des doses de l'ordre de 1 000 fois supérieures au traitement pour la toux, et par voie intraveineuse. Le traitement se fait quand quelqu'un présente réellement un accident vasculaire cérébral, par un traitement aigu."
Un traitement plus efficace…
La découverte des deux jeunes chercheurs pourrait permettre de prescrire un médicament plus efficace. "Actuellement, le traitement utilisé a comme gros effet secondaire de faire saigner les patients, rappelle Maxime Gauberti. Si on veut, il détruit aussi les bons caillots sanguins, ce qui nous empêche de saigner.
Or la N-acétylcystéine ne s'attaque qu'à des composants que l'on retrouve dans les caillots qui bouchent les artères." D'après les premiers tests, la molécule du sirop pour la toux ne présente pas d'effets secondaires majeurs et serait donc plus efficace.
... et moins coûteux
Restent désormais à confirmer les résultats de ces essais, réalisés sur des animaux. Le nouveau remède doit être testé sur des patients volontaires en clinique avant de pouvoir être appliqué à grande échelle. Si les financements nécessaires – un demi-million d'euros – sont rapidement trouvés, son utilisation pourrait être généralisée d'ici cinq à dix ans.
La découverte des Caennais pourrait alors bénéficier aux 150 000 nouveaux patients touchés chaque année par un AVC en France mais aussi aux plus défavorisés. "Comme elle ne coûte pas très cher, la N-acétylcystéine pourrait être utilisée dans des zones du globe où l'on n'a pas les moyens financiers pour les traitements coûteux aujourd'hui utilisés contre les AVC", imagine le chercheur.
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