L'ancien président de la République, dont la parole est restée rare jusqu'à présent -il a publié un communiqué, quelques tweets et donné une interview à la presse régionale- s'exprime à 21H00 au théâtre antique d'Arles (Bouches-du-Rhône), dans le cadre de la 3e édition du sommet d'été des "Napoleons", communauté d'acteurs de l'innovation.
"Le thème de cette édition est l'engagement. Dès que l'on a su que François Hollande allait présider la fondation La France s'engage, on a imaginé l'inviter", explique à l'AFP le cofondateur des Napoleons, Monder Abdennahder.
Née le 29 mars dans le sillage du projet du même nom porté par l'ancien ministre de la Ville Patrick Kanner, la fondation, basée à la Halle Freyssinet à Paris, a d'ores et déjà levé environ vingt millions d'euros de financements sur cinq ans, auprès notamment de Total, BNP, Kering et Andros, selon son président par intérim Martin Hirsh. Un directeur général, Jean Saslawky, a été nommé en avril.
En théorie, pas de message politique à attendre dans l'intervention de l'ancien président, qui a promis de s'astreindre à une période de réserve en quittant l'Elysée. Mais plusieurs de ses proches le soupçonnent de vouloir glisser quelques "messages subliminaux".
M. Hollande, qui a pris le 1er juin ses quartiers rue de Rivoli à Paris, n'a cessé ces dernières semaines de se tenir informé de l'actualité, et plus particulièrement des affres du PS, le parti qu'il a dirigé de 1997 à 2008.
"C'est un ancien président de la République qui n'aurait pas oublié ses réflexes de premier secrétaire. Il est toujours attentif et vigilant à ce qui se passe", s'amuse Patrick Kanner, qui "échange des textos" avec l'ex-président, et lui a rendu compte dans le détail des résultats des législatives dans sa région des Hauts-de-France.
Selon Stéphane Le Foll, qui l'a vu la semaine dernière, M. Hollande a "souffert comme d'autres des élections législatives, de ce qui s'est passé" -seuls 30 députés PS ont été élus le 18 juin, une débâcle électorale sans équivalent dans l'histoire du PS.
"Quand la mécanique est là, elle est implacable. C'est une mécanique qui faisait que les Français voulaient donner une majorité à Emmanuel Macron (...) C'est quelque chose qu'on n'avait pas anticipé, pas à ce point-là", souligne ce fidèle parmi les fidèles.
Il n'a pas tourné la page ?
François Hollande se tient aussi "au courant" des péripéties de la refondation du parti, qui s'est doté le 8 juillet d'une nouvelle direction collégiale, même si "cela ne veut pas dire qu'il interfère", selon un proche.
"C'est quand même Jean-Christophe Cambadélis (l'encore premier secrétaire, NDLR) qui a la main sur tout ça", note la sénatrice "hollandaise" Frédérique Espagnac.
Pas si simple, selon une secrétaire nationale, qui affirme sous couvert d'anonymat que M. Hollande souhaiterait voir Najat-Vallaud-Belkacem succéder à M. Cambadélis à la faveur d'un Congrès en 2018.
L'ancien président de la République nourrit-il des ambitions personnelles pour la suite ? Pourrait-il songer à 2022 ? "Certains diront que c'est de la science-fiction, d'autres pourquoi pas, qu'autres qu'ils le souhaitent, je ne me prononce pas", dit M. Kanner, pour qui, au demeurant, il est "normal" que François Hollande "ne ferme pas la page". Il "n'a pas tourné la page de l'idée de la sociale-démocratie à la française", complète-t-il.
Un ancien secrétaire d'Etat l'assure: "François Hollande a vu Cambadélis et lui a dit: il n'y a pas de candidat social-démocrate, il en faut un, ce sera moi. Personne d'ici-là ne s'imposera".
Une perspective pas du goût de tous les socialistes. "Il faut tourner la page", a déclaré vendredi sur France2 Benoît Hamon, bien décidé lui à peser dans le jeu politique, malgré son piteux score à la présidentielle (6,3%). La page "est tournée", estime lui aussi le président du groupe Nouvelle Gauche (ex-PS) à l'Assemblée, Olivier Faure.
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