Une rose à la main, famille, amis, et anciens collègues ont salué dans la cathédrale du Mans la mémoire de l'homme et l'exemplarité du juge au cours d'une cérémonie sobre, ponctuée de chants religieux. Aucun protagoniste de l'affaire Grégory n'était présent.
"Tu as fait ce choix au combien douloureux et impossible à combattre, poussé par les forces du mal", a déclaré son épouse Nicole, larmes dans la voix.
"C'était un garçon intelligent et cultivé, d'une grande sensibilité, mais le magistrat (...) a été détruit par l'affaire Grégory, il a passé 33 années de souffrance", a souligné le président du TGI du Mans, Daniel Coquel, saluant un magistrat "d'une grande intégrité, d'une grande loyauté, un excellent juge".
"C'était quelqu'un d'une très grande culture, quelqu'un de très compétent professionnellement, il a rendu des milliers de jugements qui ont été complètement acceptés par les justiciables", avait déclaré avant la cérémonie Jean-Marc Le Nestour, son ancien avocat et ami très proche.
"Il s'est passé quelque chose d'extrêmement brutal et violent dans son esprit pour qu'il passe à l'acte. Il est difficile de ne pas faire le rapprochement entre la publication des carnets du juge Simon et ce geste", a-t-il expliqué aux journalistes.
"Je l'ai eu au téléphone le jeudi (avant sa mort le mardi 11, NDLR), il était assez affecté par les nouveaux rebondissements de l'affaire, mais nous avons aussi parlé du fait qu'il devait partir mercredi en Egypte, qu'il s'était documenté sur l'histoire des pharaons. Ses bagages étaient complètement prêts pour partir le mercredi, son carnet de voyage, un sac de médicaments, et le lundi il avait pris un verre avec des amis", a souligné Me Le Nestour.
L'Est républicain a publié mercredi, avec l'accord de la famille et malgré une réquisition de la police l'enjoignant de ne pas le faire, une lettre de l'ancien juge à l'un de ses journalistes, dans laquelle il explique sa volonté de se donner la mort, n'ayant "plus la force de (se) battre".
A l'issue de la cérémonie, Me Le Nestour a expliqué que Jean-Michel Lambert avait déposé, dans la boîte à lettres de sa voisine du dessus, "dans une enveloppe Kraft adressée à sa femme, deux lettres à cette dernière, une intime et une plus pratique sur ses obsèques, une lettre à sa fille Pauline, une à sa mère, une à son éditeur et une à un journaliste de l'Est républicain avec qui il avait noué une relation de confiance".
"La voisine, qui a découvert le corps, n'a trouvé l'enveloppe que le jeudi car elle n'a pas osé se rendre avant à sa boîte à lettres compte tenu de la présence de nombreux journalistes devant l'immeuble", a-t-il ajouté.
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