Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne se réunit à Francfort (ouest de l'Allemagne) pour passer en revue sa politique monétaire, axée depuis 2015 sur des mesures de soutien massif à l'économie et des taux d'intérêt à leur plus bas historique.
La décision sur le niveau des taux d'intérêt sera donnée à 11H45 GMT, puis Mario Draghi tiendra sa traditionnelle conférence de presse à 12H30 GMT.
Si aucun changement concret n'est attendu, les marchés suivront avec anxiété les propos de l'Italien.
Il ne lui reste que quatre réunions du conseil d'ici la fin de l'année pour expliquer comment et quand la BCE va réduire son programme massif d'achat de créances publiques et privées (QE), l'une des mesures phare mises en place pour aider l'économie de la zone euro et bannir le spectre de la déflation.
Tous les mois, la BCE acquiert actuellement 60 milliards d'euros de titres. Le programme arrive à échéance à la fin 2017.
Le patron de la BCE sait qu'il marche sur des oeufs.
Fin juin, il avait provoqué une mini-panique en semblant se montrer plus confiant sur la reprise à venir de l'inflation. Les marchés avaient décelé dans ses propos le signe d'une sortie plus rapide qu'anticipé jusqu'ici de la politique ultra-accommodante.
Cette réaction "lui a rappelé à quel point la frontière entre préparer les marchés et les induire en erreur est mince", souligne Carsten Brzeski, économiste en chef chez ING-diba.
"Très grande prudence"
La BCE a déjà commencé lors de sa dernière réunion en juin à doucement préparer les esprits à un durcissement de sa politique monétaire.
Face à une reprise plus ferme en zone euro, elle cherche en fait un moyen de la "normaliser", une démarche déjà entamée outre-atlantique par son homologue, la Réserve fédérale (Fed).
Mais avec une inflation à 1,3% seulement en juin confirmée lundi, la BCE est loin d'avoir atteint son objectif de stabilité des prix, fixé à un peu moins de 2% sur le moyen terme.
La mission première de l'institution européenne est d'atteindre cette cible, tandis que la Fed a aussi des objectifs en matière d'emploi et de conjoncture.
"Les doutes demeurent sur la capacité de la relance économique en zone euro d'entraîner une reprise des prix toute seule, sans le soutien de la BCE", souligne Kristian Tödtmann de la banque Deka.
"C'est pourquoi la BCE va devoir normaliser sa politique monétaire de façon très prudente", pointe l'économiste.
Même si le chef de la BCE semble convaincu que la baisse du chômage en zone euro va au final se traduire par une relance plus marquée des prix, via notamment une remontée des salaires, l'expérience actuelle montre que le processus est particulièrement laborieux, ajoute-t-il.
Mario Draghi s'était d'ailleurs inquiété en juin de la "faible qualité" des créations d'emplois, avec des salaires modestes, qui freine l'inflation.
Rendez-vous en septembre
Pour la plupart des économistes, la BCE attendra sa réunion du mois de septembre avant d'en dévoiler plus sur ses intentions concrètes concernant le programme de "QE".
"Nous prévoyons une réduction du rythme des achats de 10 milliards d'euros par mois à partir de janvier 2018, avec une fin programmée des achats à la fin juin", indique Jennifer McKeown, de Capital Economics.
Les économistes n'attendent en revanche aucun mouvement sur les taux avant très longtemps. Le principal taux est à zéro et celui sur les dépôts à -0,40%.
La BCE a déjà indiqué qu'un durcissement des conditions du crédit n'interviendrait que bien après la fin du programme de "QE".
D'autres banques centrales ont laissé passer six mois après la fin du programme de QE avant de relever leur taux, ce qui suggère que le BCE ne toucherait pas aux siens avant la fin 2018.
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