A la veille des six mois de sa présidence, Donald Trump a confié dans un entretien au New York Times qu'il n'aurait jamais nommé Jeff Sessions au poste de ministre de la Justice s'il avait su que ce dernier se récuserait dans l'enquête du FBI concernant l'affaire russe.
Un début de mandat encore assombri par l'annonce de l'audition, la semaine prochaine, de son fils aîné Donald Trump Jr. devant la commission de la Justice du Sénat qui devra s'expliquer sur une rencontre controversée avec une avocate russe pendant la campagne.
"Comment pouvez-vous accepter un poste et ensuite vous récuser ? S'il s'était récusé de lui-même avant de prendre le poste, j'aurais dit +Merci Jeff, mais je ne vais pas vous prendre+", a dit Donald Trump au New York Times, à propos de son ministre de la Justice.
"C'est extrêmement injuste, et je pèse mes mots, pour le président", a-t-il ajouté, fragilisant l'un des personnages les plus importants de son gouvernement.
Jeff Sessions s'était récusé dans l'enquête du FBI - sous tutelle du ministère de la Justice - après la révélation d'une rencontre avec l'ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kisliak, pendant la campagne.
'Mauvaises réponses'
Jeff Sessions, très longtemps un sénateur influent, a pourtant été l'un des plus fidèles soutiens du milliardaire lors de sa campagne présidentielle.
Mais sa performance devant la commission du Renseignement du Sénat, en juin dernier, n'a pas convaincu le président américain.
Jeff Sessions a donné de "mauvaises réponses", a expliqué Donald Trump au New York Times.
"Il répondait à des questions simples et ses réponses auraient dû être simples, mais elles ne l'étaient pas."
Jeff Sessions avait notamment refusé de répondre aux questions insistantes des sénateurs sur ses conversations avec Donald Trump, invoquant la confidentialité de ces échanges.
Le fils aîné du président américain, Donald Trump Jr., sera quant à lui auditionné par la commission de la Justice du Sénat mercredi prochain à 10H00 (14h00 GMT), tout comme l'ancien directeur de la campagne Trump, Paul Manafort.
Les deux hommes ont participé à une rencontre avec une avocate russe, Natalia Veselnitskaya, en juin 2016, pour tenter d'obtenir des informations potentiellement compromettantes sur Hillary Clinton, la rivale démocrate de Donald Trump.
Egalement présent lors de cette rencontre, Jared Kushner, gendre et proche conseiller du président américain, sera auditionné séparément, lundi, par la commission du Renseignement du Sénat à huis clos, a rapporté la chaîne CNN.
La révélation de cette réunion avait ébranlé le camp Trump qui martèle depuis des mois qu'il n'y a eu aucune tentative de coordination avec des Russes durant la campagne présidentielle américaine.
'Fièvre russe'
Soucieux de faire valoir son innocence, le président américain a également accusé l'ancien directeur du FBI James Comey d'avoir tenté de faire pression sur lui, en mentionnant l'existence d'un dossier compromettant de la Russie sur le milliardaire républicain.
Ce dossier compilé par un ancien espion britannique est censé contenir des détails embarrassants sur de supposées "escapades sexuelles à Moscou" de Donald Trump.
"A mon avis, il m'en a parlé parce qu'il voulait que je pense qu'il l'avait", a-t-il dit au New York Times.
L'interview conduit par le New York Times est presque entièrement consacrée à l'affaire russe.
La Maison Blanche et le Kremlin ont par ailleurs minimisé mercredi l'importance d'une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, en marge du sommet du G20 à Hambourg, qui n'avait pas été annoncée à la presse.
"Une fois de plus, la fièvre russe a saisi les médias et tout le monde s'est précipité pour essayer de créer une histoire qui n'existe tout simplement pas", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.
Une message également martelé par son homologue du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Il n'y a eu aucune rencontre secrète et confidentielle. Affirmer cela est absolument absurde", a-t-il dit à l'agence de presse russe TASS.
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