Sur 2.600 hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) qui ont participé à l'étude "Prevagay2015", 14,3% étaient séropositifs, conclut l'équipe de chercheurs de Santé publique France, de l'Inserm et de l'équipe nationale d'intervention en prévention et santé pour les entreprises (ENIPSE).
L'enquête, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), a été élaborée à partir d'un "questionnaire comportemental" et d'un prélèvement de sang anonymes auprès de HSH fréquentant 60 bars, saunas et "backrooms" de cinq villes françaises (Lille, Lyon, Montpellier, Nice et Paris).
La fréquence de contamination par le VIH dans cette population est significativement plus élevée à Nice (17,1%), Montpellier (16,9%) et Paris (16%) qu'à Lyon (11,4%) et Lille (7,6%).
Mais si les chiffres de ces trois premières villes sont comparables à d'autres villes européennes (17,6% à Brighton, au Royaume-Uni, 17,1% à Lisbonne), "la part des séropositifs parmi les HSH âgés de moins de 30 ans atteint 6%, soit un niveau plus élevé que dans les autres villes européennes", avertissent les auteurs de l'étude.
"Ceci rend compte de la situation épidémiologique extrêmement préoccupante chez les jeunes HSH en France, pour lesquels a été observée, depuis 10 ans, une augmentation conséquente des nouveaux diagnostics pour le VIH", ajoutent-ils.
"Ceci témoigne d'un problème d'adhésion des plus jeunes à nos politiques de prévention", s'inquiète François Dabis, directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), dans l'éditorial du BEH.
L'étude montre aussi des conduites à risques "assez fréquentes", avec près du tiers ayant eu au moins une relation non protégée (proportion qui grimpe à près des deux tiers chez les séropositifs) et une consommation fréquente d'une grande quantité d'alcool ou de substances psychoactives.
Chiffre "plus rassurant" en revanche, parmi les participants à l'étude porteurs du VIH, 91,9% avaient déjà été diagnostiqués auparavant, dont 94,9% suivaient un traitement, précise l'étude.
Or une bonne prise en charge "est décisive pour un contrôle marqué et durable de l'épidémie dans cette population-clé", souligne François Dabis.
Ces résultats "doivent être relativisés" car les personnes ayant accepté de répondre à l'enquête (environ la moitié des gens contactés) "sont celles qui portent un intérêt aux questions de prévention" et "sont probablement plus susceptibles (...) de connaître leur statut sérologique", avertissent toutefois les auteurs.
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