"L'hypothèse du jet de mégot est actuellement privilégiée": moins de 24 heures après les premières flammes, le vice-procureur de la République d'Aix-en-Provence, Rémy Avon, était en mesure de dévoiler dimanche les premiers résultats d'une enquête éclair, confiée à la gendarmerie.
Pour les gendarmes, associés à l'Office national des forêts et aux sapeurs-pompiers au sein d'une unité spécialisée, lors des centaines d'incendies de forêts qui se déclarent pendant la saison estivale en France, le premier enjeu est de localiser le ou les lieux précis de départ des flammes, détaille à l'AFP le colonel Benoît Ferrand, à la tête du groupement de gendarmerie départementale des Bouches-du-Rhône.
"Il y a d'abord un aspect classique: tout ce qui est enquête de voisinage, recherche du renseignement à travers la population, les automobilistes, l'analyse de la vidéo-protection pour comprendre ce qu'il s'est passé", détaille-t-il. Ces premiers éléments vont permettre de délimiter la zone dans laquelle le feu a pris.
Dès que les progrès des soldats du feu le permettent, une équipe, à laquelle participe un gendarme technicien spécialisé en investigations criminelles, se rend dans cette zone, qui est "gelée", comme une scène de crime. Commence alors "un travail méticuleux", explique le gendarme. Acte volontaire d'un pyromane, accident, incendie "naturel": rien n'est laissé au hasard pour déterminer l'hypothèse privilégiée.
'Même les pierres et les cailloux'
"Sur zone, il faut relever tout un tas d'indices", allant des cadavres d'insectes et d'animaux sauvages, aux brûlures des végétaux, le sens de leur "tombée", qui peuvent donner de précieuses indications quant à la direction de l'incendie par exemple, poursuit-il.
"Même les pierres et les cailloux" sont passés au peigne fin, ainsi que les paramètres météo, le vent, sa force et sa direction qui "sont importants à prendre en compte dans les calculs pour déterminer les circonstances du départ de l'incendie". Pour trouver d'éventuels produits inflammables, des accélérateurs de feu trahissant un geste criminel, les gendarmes disposent de chiens spécialement dressés.
A Saint-Cannat ce week-end, le terrain n'était pas forcément des plus favorables aux enquêteurs : le feu est parti "d'un champ en bordure de route, labouré, donc plus difficile qu'une zone neutre et vierge" pour la recherche d'indices, explique M. Ferrand, qui affirme qu'avec les moyens techniques modernes, les gendarmes ont en moyenne une "très bonne" probabilité de remonter à l'origine d'un feu.
"On n'écarte aucune hypothèse", souligne le militaire, qui rappelle que des feux récents ont été déclenchés par le choc d'un outil agricole sur un caillou, ou encore par les étincelles liées au passage d'un train.
"Au fur et à mesure, on élimine", ajoute le lieutenant-colonel Nicolas Faure, des sapeurs-pompiers du département (Sdis 13): "En pleine nature, un feu est suspect, au bord d'une route, on peut présager que c'est accidentel", d'autant qu'à Saint-Cannat, "aucun dispositif de mise à feu n'a été trouvé".
Résultat, le vice-procureur a pu annoncer très vite exclure "a priori, l'hypothèse d'un geste criminel", faute d'élément qui permette de la corroborer, tout comme "l'hypothèse naturelle" comme un orage de chaleur.
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