Après une session inaugurale au cours de laquelle les deux parties se sont accordées sur le calendrier des rencontres et les sujets à régler en priorité, les deux camps vont pouvoir commencer à comparer leurs positions de négociation sur les dossiers les plus épineux: droits des citoyens et solde des comptes.
Pour cette véritable entrée en matière, le négociateur en chef européen Michel Barnier espère pouvoir "nous assurer que nous travaillons sur les mêmes bases, avec des objectifs communs".
Côté britannique, l'homologue de M. Barnier, David Davis, a appelé les deux camps à "se mettre cette semaine au travail", dans un communiqué.
"Protéger les droits de tous nos citoyens est ma priorité et c'est quelque chose sur laquelle on doit vraiment progresser", a souligné M. Davis.
Les deux équipes de négociateurs discuteront chaque jour, au niveau de groupes de travail, jusqu'à jeudi, jour où se tiendront une session plénière et une conférence de presse.
La pression est incontestablement montée la semaine dernière, à l'approche de ce nouveau cycle de négociations -- programmées à un rythme mensuel.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, l'eurosceptique Boris Johnson, a mouché les Européens depuis Londres, assurant qu'ils pouvaient "toujours courir" pour que son pays paie la facture du Brexit, estimée jusqu'à 100 milliards d'euros par certains responsables européens.
Un chiffre jugé parfaitement "ridicule" dimanche par le grand argentier britannique Philip Hammond.
"L'heure tourne", a toutefois mis en garde Michel Barnier si Londres et Bruxelles veulent boucler -- comme prévu -- un accord de retrait d'ici mars 2019, après 40 années de mariage tumultueux.
En fait, les négociations sur le Brexit doivent même être bouclées d'ici à octobre 2018 pour permettre la ratification de l'accord final par toutes les parties concernées d'ici au printemps 2019.
Le temps presse
Dans un communiqué publié dans la foulée, un responsable gouvernemental britannique a tout de même reconnu "le besoin de discuter comment déterminer un règlement équitable des droits et obligations du Royaume-Uni en tant qu'Etat membre sur le départ".
Les Européens, qui ont finalisé leurs préparatifs des tractations en mai, se montrent de plus en plus impatients de connaître les positions britanniques.
Londres a publié jeudi les documents précisant son "opinion" sur plusieurs sujets clés -- mais toujours pas la question cruciale du règlement financier.
Dans ces "papiers", les Britanniques insistent sur la nécessité de s'entendre sur une période transitoire et de commencer au plus vite à discuter du statut de la future relation entre les deux parties. Une conversation que les 27 ont pourtant déjà conditionnée à l'établissement d'avancées significatives sur des sujets clés comme le sort des citoyens expatriés, déjà évoqué, la question financière et la frontière entre la république d'Irlande et la province britannique de l'Irlande du Nord.
"Solder les comptes (...) ce n'est pas facile, ça coûte cher dans toute séparation", a reconnu Michel Barnier.
"Nous ne demanderons pas au Royaume-Uni un euro, un +pound+ (une livre sterling, ndlr) de plus que ses engagements" pris au moment de son adhésion à l'UE, a de nouveau promis le Français.
A Londres, l'Office de responsabilité budgétaire (OBR), chargé de surveiller les comptes du Royaume-Uni, a estimé que cette facture -- "un coût unique" -- ne devrait pas avoir d'impact majeur sur les finances publiques.
Les deux parties devraient également commencer à se pencher sur des points "divers", comme l'appartenance à Euratom, la communauté européenne de l'énergie atomique, l'autorité de la Cour de justice de l'UE (CJUE) ou le statut des biens placés sur le marché unique après la date du Brexit (par exemple une voiture fabriquée et mise sur le marché avant le Brexit mais vendue après).
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