L'accès au troisième lieu saint de l'islam, un site ultra-sensible au coeur du conflit israélo-palestinien, avait été interdit après une attaque menée vendredi par trois Arabes israéliens qui ont tué par balles deux policiers dans la vieille ville à Jérusalem-Est.
Les autorités israéliennes ont affirmé que les assaillants qui avaient été pourchassés et abattus, étaient venus de l'esplanade pour commettre leur attaque.
Cet attentat à l'arme à feu était l'un des plus graves incidents des dernières années à Jérusalem, dont la partie orientale est occupée et annexée par Israël depuis 1967.
Israël a pris la décision exceptionnelle de fermer l'esplanade pour les prières du vendredi, au risque de provoquer la colère des Palestiniens et de la Jordanie et une escalade de la situation.
De plus, cette décision a ravivé les craintes des Palestiniens de voir Israël prendre le contrôle exclusif du site, qui est également révéré par les juifs comme le Mont du Temple.
Les autorités israéliennes, qui ont également renforcé les mesures de sécurité dans la vieille ville de Jérusalem, ont jugé cette fermeture nécessaire pour procéder à des vérifications de sécurité.
Le site doit rouvrir en début d'après-midi.
La porte-parole de la police Luba Samri a indiqué que des détecteurs de métaux étaient en train d'être installés aux entrées de l'esplanade. Des caméras seront aussi disposées dans le secteur.
Le site rouvrira graduellement, a ajouté la police sans autre précision.
Entretien Netanyahu/Abdallah II
Avant son départ pour la France, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé samedi la réouverture dimanche du site aux fidèles, visiteurs et touristes.
Il a aussi annoncé que "des détecteurs de métaux seront installés aux entrées et que des cameras couvriront les mouvements à l'extérieur".
M. Netanyahu a également eu une conversation téléphonique avec le roi Abdallah II de Jordanie qui a souligné "la nécessité de rouvrir l'esplanade" et a condamné "l'attaque de vendredi à Jérusalem", selon un communiqué du cabinet royal.
La Jordanie, qui a signé la paix avec Israël, est gardienne des lieux saints de Jérusalem.
Pour le directeur du conseil du Waqf, l'organisme chargé de la gestion des biens musulmans, Abdel Azim Salhab, la fermeture de l'esplanade a constitué la "pire agression depuis 1967" contre ce site, en allusion au début de l'occupation israélienne.
En raison des fortes tensions, M. Netanyahu pourrait renoncer à sa décision de lever l'interdiction aux députés israéliens de se rendre sur l'esplanade à titre de test durant cinq jours à compter du 23 juillet.
Il avait imposé cette interdiction il y a deux ans après une vague de violences. Les juifs sont autorisés à se rendre sur ce site, mais pas d'y prier.
Depuis octobre 2015, les violences ont causé la mort de 282 Palestiniens, de 44 Israéliens, de deux Jordaniens, d'un Érythréen, d'un Soudanais et d'une Britannique, selon un décompte de l'AFP.
Et ces violences, même si elles ont fortement diminué, ont coûté la vie dimanche à un Palestinien tué après avoir tenté d'ouvrir le feu sur des soldats et des policiers israéliens venus l'arrêter en Cisjordanie, selon l'armée.
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