"Le camping est indissociable des Vieilles Charrues, c'est un rituel, une ambiance. C'est aussi toute une organisation", affirme le jeune breton de Vannes, tout en tartinant sa biscotte de pâté en guise de petit-déjeuner. Au camping du festival, la règle d'or est "premier arrivé, premier servi".
C'est pourquoi Matthieu, alias "Couscous", a planté les piquets de sa tente un jour avant le début des hostilités. Résultat, lui et sa bande de dix copains se retrouvent près de l'entrée du festival, un emplacement jalousé de nombreux campeurs.
"On vient pour l'ambiance, jamais il nous arriverait à l'esprit de faire autre chose que du camping", déclare Couscous, les yeux à peine ouverts mais déjà un verre de rosé à la main. L'apéro a débuté à midi pour le groupe venu de Lorient, comme dans beaucoup d'autres tentes éparpillées sur 18 hectares.
Avec une capacité d'accueil de 35.000 tentes, le camping gratuit des Vieilles Charrues possède une organisation millimétrée: "200 bénévoles, 40 agents de sécurité et des roulements 24/24H", détaille Yann Manzi, responsable du campement depuis cinq ans.
"L'objectif, c'est que tous ces gens passent le meilleur festival possible. Nous assurons une veille sanitaire. On distribue préservatifs, sac poubelles, eau...", précise M. Manzi.
"On essaye de repérer les gens pas bien. Pour les mineurs, un protocole spécial a été mis en place. On n'est jamais à l'abri d'un couac", confie l'ancien marin-pêcheur de 50 ans.
Sa hantise, "la levée de doute". Il s'agit pour les équipes de bénévoles de s'assurer qu'aucun "corps inanimé" n'est retrouvé sous les tentes à la fin du festival.
Afin de s'assurer du bon déroulement du camping qui fait également partie de la réputation des Vieilles Charrues, les organisateurs mettent aussi à disposition des festivaliers des terrains de volley-ball, de luttes mais aussi un coin zen.
Et pour lutter contre le vol, les organisateurs ont mis en place des "choufs", des bénévoles qui circulent discrètement autour des tentes et surveillent les comportements suspects.
tentes oubliées offertes aux migrants
Alors que les premières notes de musique résonnent sur les différentes scènes du festival, Lucie Gadonna et ses amis de Quimper discutent autour de la "pataugeoire à bières", une mini piscine gonflable remplie de glaçons et de différentes liqueurs. "Le camping, c'est une ambiance spéciale", assure aussi la vendeuse.
"On fait de belles rencontres, c'est là que j'ai fait la connaissance de ma copine", confie Steven, un membre de la bande qui comptabilise huit Vieilles Charrues à son actif.
A quelques centaines de mètres, Bleunn vient tout juste de se réveiller. Pour la Bretonne qui vit désormais à la Réunion, "les Vieilles Charrues sont un rendez-vous annuel, tout comme le camping".
"Des fois, il y a quelques lourdeurs venant des garçons mais c'est gérable", affirme-t-elle. "On sait aussi qu'il ne faut pas apporter d'objet de valeur ou les garder sur soi", poursuit la jeune femme qui retrouve sa copine Aurélie qu'elle avait perdue la veille. Cette dernière s'était "trompée de tente"... Il faut dire que parmi la centaine de rangées, il est difficile de distinguer une tente de l'autre.
Et chaque année, au moment de plier bagage, des milliers de campeurs oublient une partie de leurs effets personnels. Pour ne pas finir à la benne, les Vieilles Charrues se sont associées depuis deux ans à Utopia 56, une association morbihannaise qui vient en aide aux migrants, et leur offrent les tentes et matelas laissés par les festivaliers étourdis.
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