Arrivés vers 9H00, avec le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, ils ont répondu aux jeunes réunis en cercle autour d'eux.
"Pourquoi le voile ou une croix ne sont-ils pas autorisés à l'école en France ? Est-ce une limite à la liberté de religion ?", leur a demandé un jeune Berlinois.
"Il ne faut pas être naïf, (le voile) n'est pas qu'un objet cultuel, c'est parfois un objet culturel ou politique, un élément de revendication.(...) C'est une pratique qui s'est beaucoup développée ces dernières années, sous l'influence du wahhabisme. En France dans l'espace public vous êtes totalement libre" de porter des signes religieux, a répondu le président français.
"Mais à l'école il ne peut pas y avoir de signe religieux car je suis face à des consciences qui ne sont pas forgées. Quelqu'un avec un signe religieux sort de la communauté de l'école, il y a une volonté d'influence. A l'université vous pouvez mettre le voile car vous êtes des consciences forgées", a-t-il poursuivi.
"Je parle l'arabe algérien couramment, ce n'est qu'en arrivant au niveau Bac+5 qu on m'a dit que c'était bien. Comment améliorer image des langues extra européennes ?", a demandé Hakim, un jeune franco-algérien.
"Vous savez pourquoi ce n'est pas perçu comme un atout en France ? C'est parce qu'on est resté dans une forme de complexe post-colonial (...). Pendant des décennies, on cachait l'arabe dialectal quand on le maîtrisait, alors que maîtriser une autre langue est un savoir-faire. C'était à la fois les populations immigrées ou leurs enfants qui le cachaient, et le système académique français ne les reconnaissait pas", a répondu Emmanuel Macron.
"C'est à vous de le révéler et ne pas considérer que c'est une part honteuse de votre identité, c'est votre génération qui va y arriver", a-t-il dit.
Une réponse qui n'a satisfait qu'à moitié le jeune homme, qui après la visite a fait remarquer qu'il n'avait "aucune honte" à parler l'arabe.
"Ceux qui viennent d'autres pays, nous leur avons fait comprendre que c'est un atout de parler une autre langue. Moi ma langue maternelle est l'allemand je devrais être jalouse quand quelqu'un peut évoluer dans une autre langue", a renchéri de son côté Angela Merkel.
Mme Merkel a également expliqué que l'Allemagne offrait aux réfugiés 600 heures de cours d'allemand obligatoires, puis des heures payées par l'employeur. La France elle propose 200 heures de français, mais compte les doubler.
Emmanuel Macron a aussi souhaité en Europe un "Erasmus de l'apprentissage", pour "qu'on puisse passer un an ou 6 mois dans un autre pays européen et que ce soit reconnu dans la formation initiale".
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