Deux syndicats totalisant 73% des voix (SNPL et FUC) sont à l'origine de cette première grève de pilotes chez Hop! depuis que la jeune filiale d'Air France a absorbé les anciennes compagnies régionales Airlinair, Brit Air et Regional.
En prévision du mouvement social, la direction a annulé 151 des 481 vols programmés pour la seule compagnie Hop! jeudi, soit 31% d'annulations.
Toutefois, sur l'ensemble du réseau court et moyen-courrier du groupe Air France, 87% des vols devaient être maintenus jeudi. Plus de 85% des vols doivent être assurés vendredi.
Les perturbations concernent uniquement les avions régionaux de Hop!, une entité juridique parfois confondue avec la marque commerciale "Hop! Air France" qui rassemble tous les vols court et moyen-courrier d'Air France.
Les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy sont touchés, comme ceux de Nantes, Strasbourg, Toulouse, Rennes, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Lyon ou encore Marseille. Quelques vols vers l'Italie, l'Allemagne et la Belgique sont aussi concernés, indique la compagnie. En revanche, le trafic des vols Navette est annoncé normal.
La direction de Hop! a indiqué que 23% des 850 pilotes de Hop! étaient en grève au premier jour du mouvement, un chiffre contesté par le SNPL.
L'entreprise prend en compte l'ensemble des pilotes de la filiale dans son calcul, alors que tous ne travaillent pas jeudi, a fait remarquer Armand Simon, président du syndicat de pilotes majoritaire (57%) chez Hop!.
"L'impact de la grève est réel pour la compagnie", a-t-il dit à l'AFP, affirmant que la direction a du "affréter des vols par des compagnies étrangères".
'Un grave sous-effectif pilote'
Depuis plusieurs mois, la direction mène des négociations pour élaborer une convention d'entreprise unique, la fusion ayant rendu caducs les accords des ex-compagnies régionales.
Elle est parvenue à un accord avec les syndicats au sol et espère un dénouement identique avec les organisations d'hôtesses et stewards cette semaine. En revanche, elle a échoué à convaincre la majorité des syndicats de pilotes, seul le SPL (23% des voix) ayant signé un accord.
Les dernières revendications du SNPL vont "bien au-delà" de ce que la direction peut accepter, a rapporté à l'AFP Alain Malka, directeur général adjoint de la filiale, "meurtri et désolé" pour les vacanciers touchés par la grève.
Le syndicat estime que ses exigences représentent "un surcoût de deux millions d'euros", à comparer aux "10 à 20 millions d'euros" de perte estimée pour six jours de grève.
L'accord sur la table prévoit déjà "une augmentation de (la) masse salariale de 2,5%", fait valoir le directeur général adjoint.
De plus, "tout le monde gagne" en matière de rémunération, d'après M. Malka qui reconnaît néanmoins que l'harmonisation des conditions de travail "ne se fait pas par le haut", mais "plutôt en médian".
Dans un communiqué, le SNPL s'est élevé contre "la pénibilité de certaines conditions de travail comme la fatigue accrue des équipages", mais aussi contre "le manque d'anticipation des nombreux départs vers Air France" qui entraînent "un grave sous-effectif pilote".
"Les contacts avec la direction de Hop! sont rompus depuis mardi" soir, selon M. Simon qui en appelle au groupe Air France pour sortir du conflit.
En avril, les hôtesses, stewards et personnels au sol de Hop! s'étaient mis en grève deux jours pour la première fois de l'histoire de la compagnie mais les pilotes ne s'y étaient pas associés.
aojta-shu/it
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