Business France (BF), organisme public dirigé à l'époque par Muriel Pénicaud, avait été chargé d'organiser une soirée à Las Vegas autour d'Emmanuel Macron, ministre de l'Économie qui déclarera quelques mois plus tard ses ambitions présidentielles. BF avait confié à Havas, sans appel d'offres, la quasi-totalité des prestations pour lesquelles l'agence a perçu 289.019 euros, après renégociation.
"Il ressort des échanges de mails que Fabienne Bothy-Chesneau", directrice à l'époque de la communication de BF, n'a "pas envisagé de mettre en concurrence l'agence" Havas, en violation de la règlementation sur les marchés publics, relève E&Y dans cette consultation rendue le 9 septembre 2016. Une conclusion à laquelle était déjà parvenu le cabinet d'audit dans un précédent rapport de juin 2016.
"Il était loisible à l'établissement de faire part au cabinet (d'Emmanuel Macron) des difficultés à organiser un tel évènement dans un délai aussi rapproché", ajoute E&Y dans ce document révélé par Le Canard Enchaîné et que l'AFP a consulté. En clair, BF aurait dû avertir le cabinet que les procédures de mise en concurrence ne pouvaient être réalisées dans le délai imparti.
Le parquet de Paris a confié le 7 juillet à trois juges une enquête pour "favoritisme et recel de favoritisme".
Dans cette enquête, "il ne peut être exclu que la responsabilité (de Muriel Pénicaud, ndlr) soit envisagée (...) nous n'avons pas eu connaissance de l'existence de délégations de pouvoir" qui pourrait l'exonérer d'une éventuelle mise en cause, est-il ajouté.
Pour autant, E&Y relève, qu'à ce stade, sa "participation personnelle dans le cadre du marché, que ce soit au stade de l'attribution ou de l'exécution, n'a pas été identifiée".
L'enquête va notamment s'attacher à déterminer si Muriel Pénicaud a pu être informée en amont de dysfonctionnements. Elle est aussi soupçonnée de n'avoir averti son conseil d'administration que plusieurs mois après les deux rapports d'E&Y et de lui avoir communiqué une présentation tronquée de ces documents qui ne laissaient guère de doutes sur "le risque pénal" encouru dans cette affaire.
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