Le vainqueur sortant et favori vire donc en tête au terme des neuf premiers jours de l'édition 2017 passionnante et riche en événements. Il est déjà débarrassé de plusieurs adversaires de premier plan (Porte définitivement, Contador et Quintana probablement) pour une quatrième victoire à Paris. Mais dans ce Tour des surprises, rien n'est à exclure.
"On a de beaux scénarios de course, on a un très beau parcours qui nous est proposé avec pas trop de temps morts", estime Bardet qui promet de tout faire pour essayer de battre Froome et espère qu'Aru fera de même.
La deuxième semaine, avec les Pyrénées et le Massif Central, peut-elle redistribuer les cartes avant le final des Alpes ? "Dans le Tour, tout peut basculer en une seconde", répond Froome qui avait frôlé la catastrophe à deux jours de l'arrivée, l'an dernier, en glissant sur l'asphalte menant à Saint-Gervais Mont Blanc.
Froome en "pole"
Jusqu'à présent, le maillot jaune n'a laissé filtrer aucun signe de faiblesse. Son équipe Sky s'est emparée des commandes dès le premier jour, par l'entremise du Gallois Geraint Thomas. L'Anglais originaire de Nairobi a pris la suite à partir du quatrième jour et la première arrivée au sommet (La Planche des Belles Filles).
Sur le terrain, Froome version 2017 confirme le changement noté l'an dernier. Il ne dispose plus de l'évidente supériorité en montagne qui avait marqué ses deux premières victoires, en 2013 et 2015. Mais ses progrès, technique (en descente) et tactique (connaissance des adversaires, habitude des responsabilités), lui procurent un indéniable avantage.
Son équipe le soutient au mieux, sans pour autant écraser la concurrence comme elle a pu le faire par le passé (entre 2012 et 2015). La perte de Geraint Thomas, le rendement intermittent de Mikel Landa, deux de ses soutiens en montagne, sont des éléments susceptibles de laisser planer un point d'interrogation pour la suite malgré la forme étincelante affichée par le Polonais Michal Kwiatkowski, un ex-champion du monde (2014).
Promesses d'attaques
Le tri très sélectif de la première semaine, le week-end jurassien surtout, n'a laissé que trois coureurs à portée raisonnable (Aru, Bardet, Uran), à moins d'une minute. Les autres ont disparu (Porte, Valverde) ou reculé, légèrement (Fuglsang), moyennement (Quintana) ou fortement (Contador, Chaves), avant même la mi-course.
Nairo Quintana, 8e à 2 min 13 sec, et Alberto Contador, 12e à 5 min 15 sec, sont encore dans le jeu pour peser sur la course. Mais, à l'évidence, ils ressentent durement la gifle reçue dimanche sur les pentes du Mont du Chat, dans la continuité de l'alerte signifiée lors de la première arrivée au sommet.
Pour eux, renverser la tendance relèverait de l'exploit même si les qualités de fond du "Condor" et le tempérament du "Pistolero" sont à prendre en compte. "On doit maintenant repenser notre stratégie", reconnaît Quintana. "Ce n'est pas le scénario que j'avais envisagé", confirme Contador de son côté. "Il faut revoir le plan initial".
Pour rivaliser, il reste surtout Aru et Bardet, deux coureurs de la classe 1990, même si le Colombien Rigoberto Uran (4e à 55 sec), aussi expérimenté que discret, a su tirer son épingle du jeu dans l'étape de Chambéry. S'il est à même de profiter d'un marquage entre favoris, "Rigo" présente davantage le profil d'un 'podiumable' (2e du Giro en 2013 et 2014) que d'un maillot jaune.
La menace Aru (2e à 18 sec) est plus pressante. Le champion d'Italie, qui dispute son deuxième Tour seulement, est un attaquant-né, adepte d'une course agressive. Quitte à déroger aux us et coutumes du peloton en attaquant dimanche sur un incident mécanique.
Froome a tenu à calmer le jeu officiellement. Mais l'incident, doublé d'une polémique sur un geste ultérieur du Britannique envers l'Italien -tous deux ont démenti cependant la réalité du coup d'épaule-, a marqué les esprits.
Bardet (3e à 51 sec), l'un des tout meilleurs descendeurs du peloton, est au moins aussi décidé. "Je vais continuer à être sur un mode très offensif", promet-il.
Le Français ajoute au passage un petit tacle à l'équipe d'Aru pour l'aide apportée à Froome la veille qui a provoqué l'échec du Français: "Si on n'essaye pas d'affaiblir Froome quand il est tout seul, on va avoir du mal à gagner."
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