La 4 voies touche à sa fin et il nous faut changer de file. On tend nos bras et nous imposons la fleur au fusil dans ce flux continu de voitures. C’est terrifiant, mais on n’a pas le choix, il n’y a qu’une seule solution pour rejoindre le centre. On monte sur une voie expressqui révèle quelques premières images de la ville. Devant nous une favela est posée en équilibre sur la colline, des centaines de structures en béton fragiles se chevauchant pour un rendu chaotique mais qui à l’aire de tenir debout. L’autoroute sur laquelle nous sommes passe au dessus de ce qui semble servir d’artère principale du quartier. Des dizaines de personnes marchent pied nus dans une rue poussiéreuse dépourvue de véhicules. On se fait doubler par des voitures et camions de tout types et je regrette presque de ne pas me trouver dans la favela piétonne, qui vu d’ici semble assez tranquille. Sur notre gauche, la Favela do Maré, une des seules favela plate de l’agglomération qui s’étend sur les rives Nord de Rio. Ça sent indéniablement la défaite, et en même temps les couleurs sont belles, et le dépaysement total; je ne peux m’empêcher de regarder. Je reviens vite à la route, m’interdisant de reperdre ma concentration. On se trouve sur une route de 12 voies, 6 dans chaque sens, et tout les deux ou trois kilomètres nous nous jetons dans le milieu de la route pour changer de file. Sur le côté, quelques égouts ont perdu leurs plaques, et nous manquons de nous engouffrer à 2 reprises. Nous suivons les panneaux pour la Zona Sul et avec un brin de flair et une bonne dose de chance, nous trouvons facilement le quartier de Lapa.
Les vélos sont laissés de côté, en sécurité. On a survécu à l’autoroute de l’enfer, et il ne peut plus rien nous arriver. On est jeunes et invincibles. On est Caen, keskya ? La plage de Flamengo s’étend le long de la baie cachée de la ville par un couloir de verdure d’où pousse des cocotiers et autres arbres aux fleurs roses ou jaunes. Quelques perroquets verts pistache font un featuring sur la bande son. En fond, les vagues s’échouent les unes après les autres sur le sable fin. Quelques joueurs de foot entretiennent les clichés sur la plage.
Un peu plus loin, les églises paraissent ridicules, écrasées par des immeubles modernes absolument énormes. Au sol, les rues grouillent de monde. La diversité ethnique est assez impressionnante. Le brésilien se décline en quantité de tailles, de formes et de couleurs. C’est le cas également pour les forces de l’ordre qui sont tantôt déguisées en KGB avec des blousons en cuir, tantôt en treillis noir en moto, armés d’une mitrailleuse, ou alors à vélo vêtu de blanc avec une simple casquette. Je ne peux pas dire que je soit rassuré par tout ces agents, mais peu importe, on reste vigilant et continuons de nous empreigner de cette ville que l’on adore déjà.
Seb
Photos Spag
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