"Cette plainte vise à faire reconnaître la responsabilité du laboratoire et poser le cadre de l'indemnisation des victimes", a indiqué à l'AFP Maître Charles Joseph-Oudin.
La plainte devrait être déposée début septembre et concerner 400 dossiers, selon cet avocat qui défend également les victimes du Mediator et de la Dépakine.
"Nous suivons avec la plus grande attention le sujet Essure et la sécurité des patientes est notre priorité", a réagi auprès de l'AFP le laboratoire pharmaceutique Bayer, ajoutant qu'il continuait à "pleinement collaborer avec les autorités compétentes".
"Le profil bénéfice/risque d'Essure est favorable et l'intérêt des professionnels de santé pour cette option de contraception offerte aux femmes reste entier", a-t-il assuré.
La stérilisation (ou "contraception définitive") par l'implant Essure du laboratoire Bayer, méthode recommandée prioritairement en France depuis plusieurs années, consiste à insérer un petit ressort métallique dans les trompes de Fallope, où il provoque une cicatrisation qui les obstrue.
Ce dispositif, commercialisé en France depuis 2002, a été placé sous surveillance renforcée en 2015 par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en raison d'une recrudescence des signalements d'effets indésirables.
Selon une étude de l'ANSM comparant Essure avec l'autre méthode de stérilisation, la ligature des trompes par chirurgie mini-invasive, l'implant du laboratoire Bayer ne présente pas un "risque globalement plus élevé".
Fin avril, un comité d'experts indépendants nommé par l'ANSM a jugé qu'il fallait améliorer l'information des patientes sur ce dispositif, mais qu'il n'était pas nécessaire de restreindre son utilisation.
Une procédure de demande d'indemnisation est déjà en cours devant le tribunal de Bobigny, qui a donné son feu vert en avril aux demandes d'expertise faites par trois femmes porteuses ou ex-porteuses de l'implant.
Depuis 2001, environ 1 million d'unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde, dont 240.000 en France, selon le laboratoire Bayer.
Le Réseau d'entraide soutien et information sur la stérilisation tubulaire (Resist), qui compte 1.200 adhérentes, a recueilli de nombreux témoignages de femmes signalant des effets secondaires très divers quelque temps après l'implantation: certains de type gynécologique (saignements et douleurs dans la région abdominale) et d'autres de nature différente (douleurs dans d'autres zones, forte fatigue, réaction allergique, dépression...).
Au Brésil, l'Agence nationale de surveillance sanitaire a ordonné le retrait du marché de l'implant de stérilisation, ainsi que la suspension de sa vente, de sa distribution et de son utilisation, arguant de graves effets secondaires du dispositif.
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