Cette nouvelle mobilisation, la 17e organisée chaque été par les anti-aéroport, est la première d'importance depuis le renoncement du précédent gouvernement à évacuer les occupants du site et le lancement d'une médiation de six mois par l'actuel Premier ministre Edouard Philippe pour débloquer ce dossier au point mort depuis 2012.
La "Coordination des opposants", regroupant une soixantaine de structures, compte faire aussi bien que lors de la 16e édition, qui avait réuni 25.000 personnes selon les organisateurs en juillet 2016, deux semaines après le vote des habitants de Loire-Atlantique en faveur de la construction du nouvel aéroport nantais.
Preuve pour les opposants que la "mobilisation est toujours au rendez-vous", malgré l'éloignement d'une menace imminente d'expulsion des agriculteurs et des centaines de "zadistes" occupant le terrain, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, "800 à 1.000 bénévoles" prêtent main forte pour l'organisation du rassemblement, selon la Coordination.
'Plus ouvert'
Voulue par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, pour enfin trancher ce projet vieux de cinquante ans, qui a empoisonné le quinquennat de François Hollande, la mission confiée le 1er juin pour six mois à trois médiateurs doit permettre au gouvernement de prendre une décision "claire" et "assumée".
Les trois médiateurs, un ex-pilote de ligne, un ingénieur et une préfète, ont engagé les premières auditions d'opposants comme de partisans de l'aéroport, ceux-ci saluant majoritairement une écoute "soucieuse" des problématiques et des arguments soulevés par chaque camp.
Des réunions contradictoires entre pro et anti-aéroport ont également commencé, selon l'Acipa, la principale association d'opposants qui avait refusé de participer début 2013 à la "commission du dialogue" mise en place par l'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
"Cette fois-ci, il semble que la méthode soit beaucoup plus ouverte et qu'il y ait une volonté de tout remettre à plat. Mais on reste bien sûr méfiants", commente Anne-Marie Chabod, co-présidente de l'Acipa.
"Relativement optimiste" sur l'issue de cette médiation, le porte-parole de cette association historique, Julien Durand, souligne le changement de climat politique: "En marche! n'est pas porteur du projet, contrairement au PS et à LR. Et on compte désormais plus de députés dans la région qui se sont à un moment prononcés contre le projet ou qui n'en ont pas fait un symbole".
Il espère que les visites sur la Zad de membres de mouvements politiques ou de la population lors de "portes ouvertes" ou sur les nouveaux sentiers de randonnée inaugurés dimanche dernier "créent des fissures" parmi les partisans du transfert de l'aéroport, déclaré d'utilité publique en 2008 et qui aurait dû initialement être inauguré en 2017.
Le rassemblement se tient cette année sur un champ de 6,5 hectares, au lieu-dit "Le Chêne des Perrières", en bordure de la "Zad", la zone d'aménagement différé rebaptisée "zone à défendre" par les opposants.
Dimanche matin, une quarantaine de totems doivent être érigés pour "inscrire la lutte dans la terre", à l'image des milliers de bâtons plantés sur la "Zad" en octobre pour démontrer la détermination à "défendre" les terres agricoles et les paysans et habitants menacés d'expulsion.
Une quarantaine de forums et débats est également organisée tout le week-end, autour du mot d'ordre "De nos terres à la Terre. Résister, agir, vivre".
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