Le Haut conseil signale l'"urgence" de la situation, dans un rapport devant être remis vendredi à la secrétaire d'Etat en charge de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.
Depuis 15 ans, les maladies professionnelles, les accidents de travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité, souligne le rapport. Dans les activités de santé, nettoyage et travail temporaire, les accidents du travail concernant des femmes ont augmenté de 81% entre 2001 et 2015, et les accidents de trajet de 43%.
Les femmes sont plus exposées que les hommes aux troubles psychologiques, et encore plus si elles vivent dans la précarité. Ces dernières ont un moindre suivi gynécologique que les autres femmes, ont moins souvent recours aux dépistages du cancer du sein et de l'utérus.
La mortalité prématurée liée à des maladies cérébro-cardiovasculaires chez les ouvrières est en moyenne trois fois supérieure à celle des cadres et professions intermédiaires. Ce qui s'explique notamment par des risques accrus liés à la précarité (tabac, alcool, surpoids).
Selon une étude de juin 2016 citée dans le rapport, les femmes représentent 64% des personnes ayant reporté ou renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois.
En raison de leurs spécificités, le Haut Conseil préconise, parmi 21 recommandations, d'"intégrer le genre dans les politiques publiques" de lutte contre les inégalités sociales de santé, et de généraliser la publication de statistiques sexuées en matière de santé au travail.
Pour mieux prendre en compte les contraintes des emplois occupés majoritairement par des femmes précaires, il recommande de modifier par décret les seuils des critères de pénibilité, notamment pour reconnaître dans le niveau élevé la manutention de charges peu importantes, mais répétées.
Il souhaite aussi que les critères soient complétés pour inclure la station debout parmi les "postures pénibles", considérer les produits ménagers parmi les "agents chimiques dangereux" et prendre en compte les horaires atypiques.
Formation des professionnels de santé, suivi des patientes précaires par un "référent unique", horaires des lieux de soins adaptés à leurs contraintes figurent également parmi les recommandations du rapport.
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