Un défilé à haut risque selon les autorités est organisé à l'initiative d'une "alliance autonome et anti-capitaliste" avec pour mot d'ordre "Welcome to Hell" ("Bienvenue en enfer"). Il pourrait réunir 10.000 participants, selon les organisateurs.
Quelque 8.000 extrémistes de gauche potentiellement prêts à en découdre avec la police pourraient se mêler au cortège, ont prévenu les autorités.
Il doit s'élancer à 19h00 (17h00 GMT) du Marché aux poissons, près de l'Elbe, pour rejoindre une place située à seulement 300 mètres du centre de congrès où se tiendra le G20 vendredi et samedi.
"C'est un défi que la police de Hambourg n'a encore jamais eu à surmonter dans cette ampleur", a jugé le ministre de l'Intérieur de la Ville-Etat de Hambourg, Andy Grote.
Un millier d'activistes étrangers, venus principalement de Scandinavie et d'Italie, ont également fait le déplacement à Hambourg, selon M. Grote.
Quelque 20.000 policiers venus de toute l'Allemagne sont déployés dans cette grande cité portuaire.
La police, déployée en masse dans tout le centre-ville, a enjoint les habitants d'utiliser les transports en commun en raison d'importantes restrictions de circulation dans le centre-ville.
Avec 28 hélicoptères, 185 chiens et 3.000 véhicules, les policiers sont chargés d'assurer la sécurité d'un sommet qui réunira vendredi et samedi les dirigeants des vingt pays les plus riches de la planète, dont Angela Merkel, Donald Trump, Vladimir Poutine et Xi Jinping.
Très surveillée en raison des attentats islamistes qui ont frappé l'Europe depuis 2015, cette réunion s'annonce en outre comme un défi pour la police face à la forte mobilisation attendue des anti-G20, qui depuis des semaines promettent de bloquer les travaux des dirigeants.
Vendredi, ils entendent d'ailleurs empêcher l'accès au centre des congrès des chefs d'Etat et de gouvernement.
De gros blocs de béton et des barrières de métal ont été déployés tout autour du centre de congrès.
Démonstration de force
Mercredi soir, environ 11.000 personnes ont défilé dans le centre-ville au son de la musique techno. Deux personnes ont été brièvement interpellées.
Une marche de "zombies", réunissant plusieurs centaines de personnes le corps entièrement recouvert de terre glaise grise, pour dénoncer la déshumanisation des peuples face à la mondialisation, a aussi eu lieu.
Des manifestants ont en outre eu l'autorisation de planter leurs tentes dans deux parcs de la ville pour la nuit.
Jeudi matin, huit voitures de luxe ont brûlé chez un concessionnaire Porsche, mais aucune revendication n'a été retrouvée et la police enquête sur un éventuel lien avec le sommet.
Selon les autorités, jusqu'à 100.000 manifestants devraient battre le pavé sur plusieurs jours. Plus de 30 rassemblements de protestation sont prévus.
Black blocs
Les autorités craignent tout particulièrement la présence de milliers de +Black blocs+, ces groupuscules de militants anarchistes ou autonomes.
Dissimulés sous des cagoules ou des masques, ils apparaissent tout à coup dans les cortèges pour en découdre avec la police.
Les inquiétudes sont d'autant plus vives que Hambourg est un bastion de la contestation violente.
Une autre grande manifestation à l'initiative de la mouvance d'extrême-gauche est prévue samedi en fin de matinée.
Les protestataires jugent "la démocratie à Hambourg en danger" avec un tel déploiement policier.
Une large banderole s'affichait à l'entrée d'un célèbre théâtre de la ville: "La protestation n'est pas un crime!" et détournait l'un des slogans de Donald Trump en "Make democracy great again".
Des voix, parmi lesquelles Amnesty International, s'indignent de voir Hambourg se transformer en "forteresse" avec interdiction des manifestations sur une zone de 38 km2, soit pratiquement tout le centre ville.
Certains critiquent le fait qu'une grande ville ait été choisie pour accueillir un tel sommet, et non un endroit éloigné des zones urbaines comme c'est souvent le cas.
Mais les autorités allemandes ont affirmé vouloir envoyer un signal de transparence, à l'heure où les dirigeants politiques font face à une grande défiance des populations.
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