Il est venu, il a vu, il a vaincu. Le temps d'une seule visite sur le circuit des Essarts (Seine-Maritime), à l'entrée de Rouen, Juan-Manuel Fangio a éclaboussé le public normand de toute sa classe. Un souvenir impérissable pour les quelque 60 000 spectateurs massés le dimanche 7 juillet 1957 le long du parcours, du virage du Paradis à celui du Nouveau Monde.
Un tracé fait pour lui
Après un début de saison réussi, l'Argentin découvre le circuit des Essarts avec le plein de confiance. "Lors du premier grand-prix de France disputé à Rouen, en 1952, il n'avait pas pu venir et c'est son rival Ascari qui l'avait emporté", retrace Enguerrand Lecesne, un spécialiste qui a mené de longues recherches et écrit un livre sur l'histoire du circuit. En 1957, Fangio est bien là et obtient de l'organisation le droit de reconnaitre la piste avec sa voiture personnelle.
"Ça, c'est pour moi!", aurait-il dit à l'issue des essais, faisant référence à sa supériorité sur les circuits techniques. "C'est notre maitre à tous", confirme son coéquipier français Jean Behra au terme de qualifications bouclées avec plus d'une seconde sur la concurrence.
Maîtrise de bout en bout
"Le jour de la course, il faisait une chaleur accablante, décrit Enguerrand Lecesne. Après le départ, on voit sur toutes les photos que Fangio a froissé le nez de sa Maserati au virage du Nouveau Monde sur l'arrière de la voiture de Behra." Un accrochage qui donne l'avantage à l'Italien Luigi Musso... pour seulement trois tours.
Impressionnant de régularité - notamment dans la descente ou le public et la presse sont émerveillés par ses dérapages contrôlés à pleine vitesse - l'Argentin remonte rapidement son retard, dépose son rival italien et s'envole en tête de la course. En trois heures et sept minutes de course et malgré un début de déshydratation, Fangio dompte Les Essarts et fait un pas de plus vers son cinquième et dernier titre de champion du monde.
Des histoires, le mythique tracé des Essarts rendu à la circulation il y a plus de 20 ans en aurait des milliers à raconter. Mais la victoire de Fangio en 1957 est sans doute une des plus belles.
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