Le président des Etats-Unis encore débutant commence ce déplacement de quatre jours par la Pologne et l'Allemagne au moment où montent à travers le monde de dangereux courants géopolitiques, des dissensions transatlantiques aux menaces nucléaires de la Corée du Nord.
Air Force One doit atterrir à Varsovie tard dans la soirée de mercredi, marquant le début du deuxième voyage à l'étranger de Trump, qui le mènera aussi au sommet du G20 à Hambourg où il aura des conversations épineuses avec les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, et aussi avec la chancelière allemande Angela Merkel.
L'essai nord-coréen d'un missile balistique intercontinental pouvant aller jusqu'en Alaska, une menace sans ambiguïté pour la sécurité des Etats-Unis, pèsera sur le climat des entretiens.
Le président Trump avait dans le passé affirmé que ce genre d'essai serait la violation d'une ligne rouge. Maintenant, ses amis et rivaux attendent de voir s'il s'agissait de simples éclats de voix ou d'annonce d'une action à venir.
M. Trump, qui a tenté en vain de convaincre Pékin d'accroître la pression sur Pyongyang, rencontrera le président Xi à Hambourg pour parler des mesures à prendre.
"Aucun d'entre nous n'en fait assez. Je ne pense pas que la Chine fait assez maintenant, car le problème n'est pas réglé", a dit le conseiller présidentiel américain à la sécurité nationale, H.R. McMaster, à la veille du voyage.
Vendredi, M. Trump aura avec M. Poutine une rencontre qui peut avoir un impact sur la politique intérieure américaine. Plusieurs proches collaborateurs du président américain sont sous enquête pour de possibles rapports avec Moscou. Et les agences de renseignement américaines soutiennent que la Russie a cherché à influencer l'élection présidentielle en faveur du candidat républicain.
Même de simples images de la poignée de main avec M. Poutine représentent un risque politique pour le président américain et seront à coup sûr utilisées contre lui.
Rattrapage
Le premier voyage de M. Trump en Europe ayant révélé une grande méfiance transatlantique, le deuxième devrait ressembler à un rattrapage.
En Pologne, M. Trump sera accueilli chaleureusement par le président Andrzej Duda qui suit la politique du gouvernement conservateur, assez proche de celle de "Donald".
"Après son voyage désastreux à Bruxelles et Taormina, des images souriantes avec des dirigeants européens et des foules enthousiasmées par son discours pourraient aider Trump à réparer son image dans son pays", a dit Piotr Buras, analyste du Conseil européen des relations extérieures.
En public, les responsables européens parlent d'une relation inaltérable et essentielle. Mais en privé ils se demandent si elle survivra à quatre ou huit années avec M. Trump à la Maison Blanche.
'Un pour tous' ?
Même si l'étape de Varsovie devrait être la plus facile, elle n'est pas complètement sans embûches pour un commandant-en-chef qui ne parle pas toujours comme un diplomate.
Les Polonais surveilleront ce qu'il pourra dire sur son engagement à garantir la sécurité européenne.
Comme bien des pays voisins, la Pologne voit dans l'Otan et sa règle de défense mutuelle un puissant facteur de dissuasion face à la Russie et une garantie de leur indépendance.
M. Trump s'était dit attaché à la règle "un pour tous, tous pour un", mais en même temps il a flétri les alliés européens pour la maigreur de leurs budgets militaires.
Jeudi, il doit prononcer un important discours place Krasinski, proche du monument à l'Insurrection de Varsovie contre les nazis.
"Il présentera une vision, pas seulement pour les relations futures avec l'Europe, mais pour l'avenir de notre alliance transatlantique et sa signification pour la sécurité et la prospérité de l'Amérique", a dit le général McMaster.
Les conservateurs au pouvoir en Pologne devraient garantir une bonne audience et M. Trump manifestera en retour le soutien des Etats-Unis, évoquant le déploiement des troupes américaines et la première livraison en juin du gaz naturel liquéfié américain.
Pour des responsables de la Maison Blanche il s'agit d'un pas important en vue de réduire la capacité de Moscou d'utiliser les carburants comme un instrument de pression.
Les autres pays européens observeront avec attention l'attitude de M. Trump à l'égard des dirigeants du parti polonais Droit et Justice (PiS), que l'opposition accuse d'affaiblir l'Etat de droit et d'ignorer les valeurs européennes.
Effectivement, Bruxelles a engagé une procédure légale contre Varsovie pour son refus d'accueillir des réfugiés.
Si le président américain manifeste des sympathies pour les positions polonaises, il pourrait se faire accuser de semer la discorde en Europe, comme ce fut le cas pour George W. Bush lors de la guerre en Irak.
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