"On peut me reprocher beaucoup de choses mais pas de ne pas avoir anticipé la crise", affirme l'ancien chef de l'Etat, qui explique qu'il a écrit à Angela Merkel dès août 2007 pour mettre à l'ordre du jour du G8 les problèmes financiers, intrigué qu'il était par "la fermeture provisoire de trois fonds de BNP Paribas".
"Un an avant Lehman, j'étais convaincu que l'excès de titrisation allait nous exploser à la figure", poursuit-il.
En 2008, "j'ai été réveillé à 2 heures ou 3 heures du matin. Les marchés vont rouvrir en Asie, m'a-t-on expliqué, et nous avons un problème gigantesque avec Dexia", raconte-il encore.
"Il faut prendre une décision de sauvetage qui porte sur 6,4 milliards d'euros. Je me lève aussitôt. J'arrive au salon vert. Il y a là Xavier Musca, mon équipe économique et Christine Lagarde (alors ministre de l'Economie), à laquelle je souhaite rendre un hommage particulier pour sa lucidité et son courage", ajoute-t-il.
"Je comprends pourquoi nous n'avons pas d'autre choix que de sauver Dexia", explique-t-il.
"Une autre fois, en 2009, les patrons de Renault et de PSA sont venus me voir à l'Elysée : faute de crédits bancaires, ils ne pouvaient plus payer les salaires à deux mois. J'ai décidé que l'Etat leur prêterait 3 milliards d'euros à 7 %, ce qui les a sauvés", relate-t-il.
Il raconte également qu'en avril 2009 lors d'un deuxième sommet du G20, alors que la Chine "bloquait" sur la publication d'une liste des paradis fiscaux, "nous nous sommes mis dans un coin, Hu Jintao, le président chinois d'alors, Barack Obama et moi".
"Le président américain m'a demandé de ne pas insister. J'ai réitéré ma position. Hu Jintao a fini par accepter", raconte-t-il.
Il réitère les critiques qu'il avait formulées à l'époque contre Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE.
"Avec la chancelière, la vie commune a d'abord été complexe. Angela Merkel est fondamentalement prudente : elle se méfie de l'idée nouvelle et de l'action anticipée", explique-t-il.
"C'est une remarquable dirigeante, mais elle a tendance à attendre la dernière seconde de la dernière minute", dit-il, expliquant l'"apprécier beaucoup".
"Lors de la crise grecque, par exemple, l'Allemagne ne voulait pas de plan d'aide. +Tu as aimé Lehman ? tu vas adorer la Grèce+, ai-je dit à la chancelière pour tenter de la convaincre que plus nous attendions pour aider Athènes, plus cela serait coûteux", raconte-t-il.
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