Devant le dôme étincelant des Invalides, le décor du défilé est inspiré d'un atlas, avec différents types de végétation et des sculptures d'animaux en bois. Une voûte céleste en forme d'étoile, réalisée par l'artiste Pietro Ruffo, surplombe le podium.
En guise de voyage, la directrice artistique propose une exploration de l'héritage Dior, en s'inspirant de modèles d'archives: le tailleur-jupe qui ouvre le défilé rappelle un modèle de 1953, à la silhouette caractéristique du New Look d'après-guerre, taille marquée et hanches arrondies.
Laine pied-de-poule, chevron de laine, cachemire prince-de-galles... les matières empruntent au vestiaire masculin, dans différentes teintes de gris, anthracite, perle, cendre, fer.
"J'ai voulu utiliser des matières vraiment anglaises, celles que Monsieur Dior utilisait", explique à l'AFP la créatrice italienne, qui les a toutefois retravaillées de manière à leur conférer plus de légèreté.
Cette deuxième collection haute couture (automne-hiver 2017) de Maria Grazia Chiuri, première femme à la tête de la création de la maison, a une tonalité plus "jour" que la première, présentée en janvier et inspirée par le thème du bal.
"On se souvient souvent des robes à fleurs de Monsieur Dior, des robes du soir, mais c'était un couturier qui faisait beaucoup de vêtements pour la journée, des vestes, des chemisiers", souligne la directrice artistique. "A cette époque-là, la haute couture était destinée au quotidien, pas uniquement aux occasions spéciales."
A la palette austère du vestiaire jour répondent des robes du soir aux couleurs plus claires, mais dans lesquelles le gris est toujours présent. La directrice artistique apporte sa touche raffinée avec des manteaux finement brodés comme des tapisseries médiévales. Une robe bustier au jupon de tulle est brodée de plumes recouvertes de feuilles d'or.
Les femmes sont parfois coiffées de feutres masculins.
Inspirée par l'allure d'exploratrices comme la Britannique Freya Stark, Maria Grazia Chiuri a aussi prévu dans sa collection des combinaisons et pantalons. Ces femmes, "très courageuses, s'habillaient comme des hommes et parfois avec les habits traditionnels locaux", explique la créatrice.
Schiaparelli fait salon
C'est dans les salons de couture historiques de la maison, récemment agrandis, que le directeur artistique Bertrand Guyon a fait défiler une collection d'une fantaisie délicate.
Homard, soleil, coeur, morceaux de puzzle... Les symboles emblématiques de la maison viennent apporter une touche surréaliste aux délicates robes de tulle ou de mousseline, à volants ou plissées.
L'humour et le jeu sont présents dans les détails, comme des ceintures et bracelets en trompe l'oeil, ainsi que de faux ongles au bout de gants de tulle coloré.
Le directeur artistique s'est inspiré de l'entourage de la fondatrice de la maison, Elsa Schiaparelli, autour de qui "évoluait un gynécée constitué de muses et de compagnes d'artistes", une société "affranchie de tout conservatisme ou bienséance".
Iris Van Herpen entre air et mer
Adepte des matières innovantes et d'un travail entre mode, art et science, la Néerlandaise Iris Van Herpen a présenté une collection autour des thèmes de l'air et de l'eau. La trentenaire, qui fête les dix ans de sa marque, a collaboré pour l'occasion avec les artistes de "Between music", qui jouaient de la musique sous l'eau, dans des aquariums installés sur le podium.
Autour d'eux évoluaient pendant ce temps des silhouettes légères et poétiques, évoquant des créatures marines, des bulles d'air ou des nuages.
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