Les champions du monde succèdent au palmarès au Brésil triple tenant du titre, et espèrent désormais rompre la malédiction qui a vu les vainqueurs des neuf éditions tous échouer à remporter le Mondial dans la foulée.
Or, c'est justement pour faire le doublé 2014/2018 que Joachim Löw avait choisi d'éviter à ses titulaires de disputer trois tournois en trois ans. Il n'avait du coup convoqué que trois champions du monde (Mustafi, Ginter et Draxler) au sein du groupe le plus jeune du plateau russe, seulement 24 ans et 4 mois en moyenne.
Il a pu faire une revue d'effectif qui a permis des confirmations (Ter Stegen, Rüdiger, Kimmich, Hector), des révélations (Rudy, Goretzka, Stindl, Werner) et des promesses (Can, Henrichs, Brandt), le tout en empilant douze buts en cinq matches.
Qu'une équipe bis remporte le titre confirme la puissance actuelle de l'Allemagne, également vainqueur vendredi de l'Euro Espoirs, mais représente sans doute aussi une bien mauvaise publicité pour une Coupe des Confédérations sur la sellette, et qui pourrait être affectée par "l'analyse" de toutes les compétitions lancée par le président de la Fifa Gianni Infantino.
Erreur de Diaz
"Nous sommes faits pour écrire l'histoire", avait relevé vendredi la star chilienne Sanchez: la Roja avait eu raison de l'Argentine de Messi lors des finales de Copa America 2015 et 2016, puis du Portugal de Cristiano Ronaldo en demi-finale de ce tournoi russe (0-0 a.p., 3-0 t.a.b.). Mais l'âge d'or chilien s'est heurté à l'aigle allemand.
Les Chiliens ont perdu le match sur une énorme erreur: Diaz se faisait subtiliser le ballon devant sa surface par Werner qui n'avait plus qu'à servir Stindl, poussant le ballon dans la cage vide pour ouvrir le score (20e). Stindl rejoignait ainsi ses coéquipiers Werner et Goretzka en tête du classement des buteurs (3 réalisations chacun).
Pourtant, les Allemands ont souffert. Des joueurs qui s'étaient comportés en valeurs sûres au fil du tournoi, notamment les paires de latéraux Kimmich-Hector et de récupérateurs Rudy-Goretzka, ont subi la pression du Chili et notoirement de Vidal, combattant omniprésent au volume impressionnant.
La Mannschaft a manqué de précision au moment de conclure ses contre-attaques, comme ces tentatives excentrées de Goretzka (36e, 45e) ou ce raid de Draxler dont la frappe était déviée en corner (55e).
Draxler Ballon d'Or
Contre-attaques, car comme lors de la première confrontation, en phase de groupes le 22 juin à Kazan (1-1), le Chili a dominé les débats, notamment en première période (63% de possession!), campant souvent dans la moitié allemande et multipliant les centres et les frappes au but.
Mais il manquait cruellement de réalisme: ses tentatives s'avéraient rarement cadrées ou dangereuses, à l'image du tir au-dessus de la barre de Vidal, qui de rage martelait le sol (76e), ou de celui de Sagal sur un centre en retrait (84e).
Ses seules occasions vraiment nettes furent une infiltration balle au pied d'Aranguiz, taclé in extremis par Rüdiger (5e), ou ce coup franc de Sanchez sur lequel Ter Stegen se couchait bien (90e+4). Le gardien allemand était d'ailleurs élu homme du match.
Il y avait de la tension sur le terrain, au point de produire une altercation entre les deux coéquipiers du Bayern Munich, Kimmich et Vidal, écopant chacun d'un carton jaune (59e).
L'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR), pour laquelle officiait le Français Clément Turpin, n'a pas vraiment dissipé cette tension. Elle fut d'abord utilisée après un coup de coude de Jara dans le visage de Werner. L'arbitre est allé lui-même regarder les images au bord du terrain et a averti le Chilien, qui s'en sortait bien (66e).
Les Chiliens, leur sélectionneur Juan Antonio Pizzi au premier chef, étaient ensuite furieux que l'arbitre n'actionne pas la VAR sur un litige dans la surface. L'arbitre le faisait finalement, en vain pour la Roja, et au bout de longues secondes de confusion (77e).
La vidéo fut un des principaux protagonistes de la compétition, Draxler son Ballon d'Or et l'Allemagne son vainqueur. Rendez-vous au Mondial-2018.
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