"La VAR a été un grand succès. Il y a eu six changements de décisions, quand la VAR a corrigé des erreurs de l'arbitre. Sans la VAR, on aurait eu un tournoi différent, un peu moins juste sur le terrain. De grandes erreurs ont été évitées", s'est félicité Infantino lors d'une conférence de presse à Saint-Pétersbourg, à la veille de la finale Chili-Allemagne dans la cité des tsars.
Même satisfecit de la part de Pierluigi Collina, président de la commission des arbitres à la Fifa: "La VAR ne va pas tout régler, elle n'est pas conçue pour ce qui relève de l'interprétation. On veut éviter les erreurs dont tout le monde se rappelle des années après parce qu'elles ont vraiment affecté le résultat final d'un match ou d'une compétition".
Les exemples pullulent, dont un se détache: en 8e de finale du Mondial-2010, une frappe de l'Anglais Frank Lampard avait fait polémique car le ballon avait franchi la ligne de but, selon le ralenti, mais l'arbitre n'avait pas validé le but, et l'Allemagne l'avait finalement emporté 4-1.
Première immixtion technologique dans la conduite du jeu, la technologie sur la ligne de but (GLT) avait ensuite fait son apparition pour la première fois dans un tournoi international A en 2013 au Brésil, à la... Coupe des Confédérations.
'Travailler sur des détails'
Le premier tour de l'édition 2017 a donné lieu à six interventions de la VAR corrigeant des erreurs, mais aussi à des moments de flottements voire de confusion, culminant avec le match Allemagne-Cameroun (3-1) et une séquence rocambolesque de près de trois minutes autour d'un carton jaune, puis rouge, puis attribué à un autre joueur.
"Bien sûr, c'est un test, et quand on teste, quand on en a le courage, il faut savoir que ça prend du temps, il faut travailler sur des détails, comme la communication et la vitesse de la prise de décision", a admis Infantino.
A l'occasion des demi-finales, la VAR a brillé par son absence. Or, deux actions litigieuses sont survenues.
Mercredi, dans la prolongation de Chili-Portugal (0-0 a.p., 3-0 t.a.b.), le Portugais José Fonte a fait chuter dans sa surface le Chilien Francisco Silva en lui marchant sur le pied, sans conséquence. Le lendemain lors d'Allemagne-Mexique (4-1), l'Allemand Timo Werner, qui n'avait pu cadrer sa frappe, s'est plaint auprès de l'arbitre d'avoir été poussé dans le dos par le Mexicain Hector Moreno, en vain.
"On se souvient toujours des erreurs arbitrales, et rarement quand l'arbitre ou le système a eu raison. Le Chili a vu dans son match contre le Cameroun que la VAR a eu raison (but chilien annulé pour hors-jeu après consultation vidéo, ndlr) et contre le Portugal ce fut une erreur", a exposé Collina.
Fait et interprétation
"Il faut analyser pourquoi cette interprétation a été faite ainsi. Il faut comprendre ce que signifie "clearly wrong" (+clairement incorrect+); ça peut avoir un sens différent s'il s'agit d'un fait, comme un hors-jeu, ou d'une interprétation, qui peut être différente en fonction de la personne qui prend la décision. Nous allons travailler là-dessus dans les mois qui viennent pour être prêts à l'avenir".
"Certains disent que s'il y a contact, alors il y a penalty: ce n'est pas vrai. C'est l'arbitre qui décide, qui voit l'impact réel. Les discussions vont rester, et les grandes erreurs sont corrigées", a abondé Infantino.
Les deux hommes ont aussi relevé la plus grande quiétude dont bénéficient les arbitres. "Un arbitre m'a envoyé un message après un match, qui disait: "+Désormais je savoure vraiment les matches parce que je ressens moins de pression+", a raconté Collina.
Plusieurs championnats (Allemagne, Italie, Portugal...) vont recourir dès la saison prochaine à la VAR, utilisé jusqu'à ce samedi lors de 74 matches de clubs et sélections.
Le prochain jalon interviendra en mars 2018: l'International Board (Ifab), organe gardien des lois du jeu, fera le point sur cette expérimentation autorisée en mars 2016.
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