La socialiste Naima Charaï a ouvert la journée vers 14H30 devant environ 3.000 personnes (selon l'organisation) réunies sur la pelouse de Reuilly dans le XIIe arrondissement, malgré le temps couvert.
"Notre objectif, il est simple. Toutes celles et ceux qui sont ici pensent qu'il y a une majorité sociale dans ce pays qui vit sous la coupe d'une minorité sociale. Cette minorité sociale, c'est l'alliance qu'a réussie Emmanuel Macron de la vieille bourgeoisie et de la nouvelle bourgeoisie. Notre objectif c'est que la majorité sociale d'ici cinq ans, et pour commencer d'ici 2020 aux élections municipales, redevienne une majorité politique", a dit M. Hamon à la presse à son arrivée sur le site.
Au programme: des prises de parole de représentants de la société civile et du monde politique, un "procès citoyen" sur le thème de l'alimentation, des "ateliers" pour inventer "de nouvelles formes et de nouveaux outils pour reprendre le pouvoir". M. Hamon s'exprimera à 17H30 avant un moment plus festif.
Parmi les personnalités politiques présentes ou annoncées, pas de grandes surprises: les anciens ministres Philippe Martin et Dominique Bertinotti, les écologiste Yannick Jadot et Cécile Duflot étaient tous déjà présents au côté de M. Hamon durant sa campagne, qui s'est achevée au premier tour de la présidentielle le 23 avril sur un échec cuisant, avec seulement 6,4% des voix.
Des communistes seront également de la partie: le secrétaire départemental du PCF du Val-de-Marne Fabien Guillaud-Bataille et le fondateur de la Gauche unitaire Christian Picquet.
Des ténors appelés sans doute à jouer un rôle dans la reconstruction du PS, tels les anciens ministres Matthias Fekl et Najat Vallaud-Belkacem ou la maire de Paris Anne Hidalgo, étaient en revanche absents.
La démarche de M. Hamon se veut "totalement ouverte" et veut "dépasser les partis".
Il "propose de lancer à la rentrée de septembre un processus d'états généraux de toute la gauche (...) décentralisés, ouverts à toutes les composantes de la gauche politique, écologiste, citoyenne et sociale".
Sans prétendre à l'"hégémonie", assure-t-il: "le mouvement doit pouvoir participer à la reconstruction de la gauche, comme une poutre parmi d'autres d'une future maison commune".
'Larguer les amarres'
M. Jadot, qui avait semblé en mai vouloir être partie prenante, a depuis pris ses distances.
"C'est une bonne idée, un bonne initiative. Mais ce mouvement de Benoît Hamon, qui se revendique comme tel, est le mouvement de Benoît Hamon. Ce sera un des piliers de la maison commune de la gauche. C'est une pierre à l'édifice, mais ce n'est pas la maison commune", a-t-il souligné auprès de l'AFP.
Sous couvert d'anonymat, un responsable d'EELV souligne que la relation de M. Hamon avec le PS reste "ambiguë", puisque "Benoît Hamon s'en écarte mais qu'il laisse ses troupes dans le PS".
Du côté des communistes, on se montre sceptique face à l'ambition de M. Hamon d'organiser des états-généraux de la gauche dès septembre. "La gauche va se trouver sur le terrain des luttes, sur la loi travail, sur l'état d'urgence. Mais c'est très optimiste de penser que dès septembre on sera en situation de se rassembler au-delà de ce qu'on fait aujourd'hui", a déclaré à l'AFP Marie-Pierre Vieu, en charge au PCF des relations extérieures.
Au PS enfin, une certaine méfiance prévaut, même parmi les anciens "frondeurs". "Affirmer une ambition individuelle, je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure manière de redémarrer ce cycle politique (...) Il ne faut pas redémarrer le cycle en donnant l'impression qu'on cherche un candidat pour 2022", a souligné l'ancien député Laurent Baumel auprès de l'AFP.
D'autres sont gênés du positionnement un "pied dedans, un pied dehors" de M. Hamon. "Il y a un besoin de clarté: est-ce qu'il va rester dans cette zone grise ou nous dire je largue les amarres ?", s'est interrogé l'ancien député Eduardo Rihan-Cypel.
A LIRE AUSSI.
Rassembler la gauche et les siens: la délicate mission de Benoît Hamon
Hamon désigné candidat du PS, la présidentielle est bien lancée
Les législatives continuent de secouer l'échiquier politique
L'accord Hamon-Jadot conclu et approuvé, au grand dam de membres du PS
Primaire: le PS mise sur la participation, mais moins de bureaux
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.