A 15H00, le chef de l'Etat rejoindra l'Aile du Midi du château de Versailles pour s'adresser solennellement aux deux chambres du Parlement réunies et, à travers elles, aux Français.
Une sorte de "discours sur l'état de l'Union" comme celui prononcé chaque année par le président américain, a expliqué le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner. Au président, "les grandes orientations", au Premier ministre, leur "mise en oeuvre", a-t-il résumé.
Mais ce partage des rôles n'est pas du goût de tous parmi les 577 députés et 348 sénateurs conviés à Versailles. Quelques-uns manqueront à l'appel, à commencer par les députés du groupe La France insoumise ainsi que l'ensemble des parlementaires communistes.
"Nous nous rebellons", a tonné le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, dénonçant, tout comme ses anciens alliés communistes, un "franchissement de seuil dans la dimension pharaonique de la monarchie présidentielle".
Pour Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron ravale son Premier ministre au rang de "collaborateur" en le devançant de 24 heures, les parlementaires communistes dénonçant aussi un passage en force de la réforme du Code du travail à coups d'ordonnances.
Deux députés UDI, Jean-Christophe Lagarde et Philippe Vigier, avaient pris les devants. "Il faut que le président de la République préside, plutôt qu'il ne passe son temps à faire à la fois le travail de président de la République et de Premier ministre", avait critiqué le premier.
Avant la réforme constitutionnelle de 2008, a cependant rappelé Christophe Castaner, il était "d'usage" que le "président s'adresse à sa majorité" par un message lu par le Premier ministre devant le nouveau Parlement.
Tracer le "chemin"
"François Mitterrand l'avait fait dès juillet 1981, le général de Gaulle, Jacques Chirac, Georges Pompidou, tous l'ont fait, sauf François Hollande et Nicolas Sarkozy. C'est aussi ça le message: (montrer) sur quelles traces, vers quel chemin nous allons travailler ensemble", a-t-il fait valoir.
En déplacement en Estonie mercredi, Edouard Philippe a évacué la polémique. "Je pense que, comme toujours, il y aura deux expressions à la fois parfaitement en ligne et en même temps complémentaires", a-t-il dit.
Quoi qu'il en soit, ce discours sera d'autant plus attendu que la parole du chef de l'Etat, abondante sur la scène internationale, s'est faite particulièrement rare sur la scène intérieure depuis son investiture, le 14 mai.
Emmanuel Macron a de surcroît fait savoir qu'il n'accorderait pas d'interview à l'occasion du 14 Juillet, rompant avec une tradition de 40 ans initiée par Valéry Giscard d'Estaing.
Sur le fond, son adresse qui devrait longuement évoquer la réforme du marché du travail pourrait ainsi prendre une dimension similaire à celle, restée célèbre, de Gerhard Schröder, le 14 mars 2003. Annonçant l'"Agenda 2010", le chancelier allemand de l'époque avait promis du sang et des larmes à ses compatriotes mais pavé le chemin du retour au plein emploi outre-Rhin.
Le discours d'Emmanuel Macron pourrait faire écho aussi au "Jobs act" de l'Italien Matteo Renzi ou aux réformes libérales engagées par David Cameron en Grande-Bretagne.
Mardi, ce sera donc au tour d'Edouard Philippe de détailler la feuille de route gouvernementale devant l'Assemblée.
Puis le Parlement entamera ses travaux avec le projet de loi prolongeant le régime d'état d'urgence décrété après les attentats jihadistes du 13 novembre 2015.
L'état d'urgence doit être renouvelé une sixième et dernière fois, jusqu'au 1er novembre, avant qu'une nouvelle loi antiterroriste n'en pérennise certaines mesures en les inscrivant dans le droit commun.
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