Ces liaisons étaient très attendues par les capitales bretonne et girondine, qui espèrent ainsi accroître leur attractivité, et bénéficier des retombées économiques.
Le train inaugural pour Bordeaux doit quitter la gare de Paris-Montparnasse en début de matinée, avec notamment à son bord le président de la SNCF, Guillaume Pepy, les ministres de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, et des Transports, Elisabeth Borne.
Le président Emmanuel Macron empruntera quant à lui dans l'après-midi le TGV inaugural de la ligne Paris-Rennes, un voyage nécessitant une grosse organisation.
Ainsi, selon la SNCF, ce n'est pas un mais trois TGV qui se suivront samedi après-midi sur la ligne LGV: un train ouvrira la voie pour déjouer d'éventuels obstacles, le second transportera le président et le dernier fermera la voie. En cas de panne, ils pourront se tracter l'un l'autre.
Selon l'entreprise ferroviaire, tous les ponts et ouvrages d'art situés sur le trajet feront par ailleurs l'objet d'une surveillance par les forces de l'ordre.
C'est la première fois que deux LGV sont inaugurées en même temps. Et pour s'y adapter, la moitié des horaires des trains en France sera modifiée.
Il y aura 29,5 allers-retours quotidiens - dont 12,5 directs - entre l'Ile-de-France et Rennes, et 33,5 vers Bordeaux - dont 18,5 directs. Les gares se sont refaites une beauté pour accueillir les 4 millions de voyageurs supplémentaires que la SNCF espère attirer sur ces lignes d'ici 2019.
Les TGV vont en Bretagne et en Aquitaine depuis près de vingt ans, mais la LGV pour Rennes s'arrêtait un peu avant Le Mans (Sarthe), celle pour Bordeaux prenait fin à Tours-Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), et les trains circulaient ensuite sur voie classique. Les prolongements permettront aux voyageurs de gagner 40 minutes vers Rennes et plus d'une heure vers Bordeaux.
L'association France Nature Environnement a pour sa part dénoncé des "casseroles environnementales" sur le chantier Tours-Bordeaux, "très loin d'être exemplaire sur le plan écologique, alors que les moyens financiers utilisés pouvaient le permettre".
Trains directs Rennes-Nantes
Et, grâce à un décroché à hauteur de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), des trains directs circuleront désormais entre Rennes, Laval, Angers et Nantes.
Entre Le Mans et Rennes, les 182 kilomètres de ligne, construits en partenariat avec Eiffage, ont coûté 2,8 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent 600 millions pour les aménagements complémentaires (travaux en gare, signalisation, etc.).
Et pour relier Tours à Bordeaux, la construction des 302 kilomètres a coûté 7,8 milliards d'euros, plus 1,2 milliard pour les aménagements.
Mais pour cette ligne, le gestionnaire d'infrastructure SNCF Réseau court toujours après 350 millions d'euros.
En effet, 33 collectivités locales - régions, départements, communautés d'agglomération - figurent dans le plan de financement, à hauteur de 1,3 milliard. Certaines d'entre elles ont suspendu leurs versements, pour protester contre un nombre de liaisons jugé insuffisant, ou demander le prolongement de la ligne vers le sud, qui mettrait Toulouse à 3 heures de Paris, contre 4h20 à partir du 2 juillet.
Par ailleurs, le montage adopté pour réaliser cette ligne est inédit: un partenariat public-privé (PPP) avec une filiale du groupe Vinci, pour la construction mais aussi pendant 50 ans pour l'exploitation, une première.
Concrètement, les opérateurs, pour y faire circuler leurs trains, paieront les péages non pas au gestionnaire d'infrastructure SNCF Réseau, mais à Lisea, consortium mené par Vinci (33,4%). Et la SNCF a d'ores et déjà annoncé qu'elle perdra de l'argent, 90 millions d'euros pour cette demi-année.
Ces deux lignes sont issues du "Grenelle de l'environnement" de 2007, comme le prolongement de la LGV jusqu'à Strasbourg, inauguré en 2016, et le contournement Nîmes-Montpellier, qui sera mis en service à l'automne. L'Hexagone comptera alors 2.700 kilomètres de LGV.
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2700 kilomètres de lignes TGV, 240 gares TGV en France et PAS UNE SEULE en Normandie, pas un kilomètre de voie TGV, résultat, il faut souvent plus de temps pour faire Paris Rouen que Paris Rennes...
Voilà le résultat du clochemerle normand et des rivalités entre de clocher, les anti Rouen de Caen, d'Evreux et du Havre pourront apprécier les résultats de leurs menées diverses lors des élaborations de projet.
Le mont Saint Michel à moins de 3heures de Paris par la Bretagne, et une bonne demi journée de transport en optant pour le passage par Granville, à quand le retour à la vapeur pour assumer le côté rétro de la région...