"Paysage glissé" est une installation en acier, tapie contre l'aile nord du château et qui en épouse la courbe, sans pourtant toucher la muraille. Imaginé par l'artiste Tangui Robert et l'agence d'architectes Tact, ce toboggan suspendu, à 12 mètres du sol, est "un objet très ludique, mais en même temps vertigineux, qui est bien dans l'esprit du Voyage à Nantes", souligne son directeur général, Jean Blaise.
"Tant qu'à faire quelque chose d'inhabituel, autant le faire jusqu'au bout. L'idée est que ce toboggan soit démonté et remonté à chaque saison estivale et qu'il devienne pérenne en quelque sorte", indique-t-il.
Porteurs d'un regard désenchanté sur la société, des artistes ont investi trois places du centre-ville de Nantes avec des oeuvres imposantes: une silhouette gisant sur le flanc, face aux colonnes de l'Opéra Graslin, sur la place du même nom; des arbres fossilisés plantés sur une île asséchée et habités par des personnages endormis, place Royale; ou encore une grande roue composée de godets de pelleteuse, à laquelle une part manque, figée place du Bouffay comme si elle avait été abandonnée.
'Deux mois agités'
Au total, une cinquantaine d'étapes sont proposées jusqu'au 27 août, le long d'une ligne verte tracée au sol, sur 12 km, passant par les installations éphémères mais aussi les lieux culturels et les musées de la ville, pour des expositions en intérieur.
"Toute la ville joue avec cette idée que la créativité s'infiltre partout", explique Jean Blaise, créateur du parcours "Estuaire", le long de la Loire entre Nantes et Saint-Nazaire, des "Nuits blanches" à Paris, et programmateur cette année d'"Un Été au Havre" pour les 500 ans du port normand.
Investissant l'ancien bâtiment du greffe de la maison d'arrêt de Nantes, vidée de ses occupants en 2012, l'association Pick Up Production a conçu avec dix artistes une exposition éphémère, "Entrez libre", sur la thématique de l'enfermement. Recouverts de graffitis en noir et blanc, les murs d'enceinte évoquent des paysages apocalyptiques. A l'intérieur du bâtiment, des collages traitent de la surpopulation ou de l'oppression.
Les touristes et amateurs d'art partiront dès samedi à la recherche de l'oeuvre "surprise", un morse de 120 kilos accroché avec son parachute au sommet d'un édifice, en clin d'oeil à l'histoire du soldat américain resté pendu au clocher de Sainte-Mère-Église pendant le Débarquement. Ils pourront également passer une nuit dans un habitation microscopique, "Micr'Home", perchée à cinq mètres au-dessus du sol.
Lancé en 2012 pour doper la fréquentation touristique grâce à une offre culturelle "exigeante et populaire", le Voyage à Nantes (VAN) revendique 643.900 visiteurs estivaux en 2016, en hausse de 4,7% par rapport à 2015, avec des retombées économiques estimées à 51,1 millions d'euros sur le territoire métropolitain.
La "Nuit du VAN" lancera samedi soir le parcours de l'édition 2017, en se jouant du tourisme de masse. A l'opposé pour Jean Blaise du tourisme nantais, "un tourisme culturel, très discret et qui réveille la ville pendant les deux mois d'été, qui auparavant étaient un peu dormants et deviennent deux mois excités, agités".
Le programme complet sur
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