Dans ce document, les Sages de la rue Cambon se montrent très sévères sur les textes budgétaires du gouvernement sortant, jugeant qu'ils ont été entachés "d'insincérités".
Commandé par le Premier ministre Édouard Philippe à la haute juridiction financière afin de disposer d'une publication "transparente" avant l'élaboration du premier budget du quinquennat Macron, ce rapport évalue le risque de dérapage budgétaire "à politique inchangée".
En d'autres termes, il ne se base que sur les décisions publiques prises lors du précédent quinquennat, et non sur les promesses de campagne d'Emmanuel Macron.
Le risque de dérapage en 2017 résulte "quasi exclusivement d'une sous-estimation des dépenses de l'État, sur lesquelles les pouvoirs publics disposent pourtant des capacités d'action les plus directes", déplore la Cour des comptes.
Or, les constats effectués par la Cour "étaient, pour l'essentiel, identifiés par les administrations et donc connus du gouvernement dès l'automne 2016, et de manière plus précise encore, en avril dernier", ajoutent les magistrats financiers.
Dans ce contexte, pour ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2017, conformément aux engagements européens de la France, et le réduire encore plus ensuite, le nouveau gouvernement devra mettre en oeuvre des efforts d'économies "sans précédent", avertit la Cour.
En 2017, cela "suppose de reporter ou annuler toutes les mesures d'accroissement de dépenses publiques non encore mises en oeuvre, et de prendre des mesures d'économies supplémentaires portant sur toutes les administrations publiques", selon la juridiction financière.
Au-delà, pour permettre de réduire de 0,5 point de PIB le déficit en 2018, comme s'y est engagé en avril Paris dans son programme de stabilité adressé à la Commission européenne, il sera nécessaire "de stabiliser les dépenses en volume, alors qu'elles ont progressé de +0,9% par an entre 2011 et 2016".
Une équation budgétaire "d'autant plus complexe à résoudre que l'exercice 2018 est caractérisé par de nombreux facteurs d'augmentation de la dépense publique", entre la croissance de la masse salariale publique promise sous François Hollande, la hausse des dépenses de défense et de sécurité ou encore les grands travaux d'infrastructure attendus, souligne la Cour dans son rapport.
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