Dernier rebondissement de ce feuilleton qui dure depuis deux mois, "Okja" va contre toute attente être projeté sur grand écran en France. Sept séances seulement sont prévues, toutes gratuites.
Trois à Paris, au Max Linder Panorama (14H00), au Méliès Montreuil (20H30) et au Forum des Images (20H30). Deux à Nantes, en ouverture du Sofilm Summercamp, au Stereolux (19H00) et en plein air sous les Nefs des chantiers navals (22H30). Deux dernières auront lieu à Bordeaux le 6 juillet à l'Utopia (20H00) et en plein air au Darwin (22h30).
Netfix avait pourtant décidé de ne pas diffuser "Okja" dans les cinémas hexagonaux.
Cette décision, qui a heurté le milieu du 7e art et scandalisé les exploitants, est due à la réglementation française qui impose un délai de trois ans pour que le film puisse être diffusé sur sa plateforme.
En Corée du Sud, pays du réalisateur, les trois plus gros exploitants ont décidé début juin de boycotter le long-métrage, tant que Netflix ne renoncerait pas à le mettre simultanément en ligne.
Absent du palmarès cannois, "Okja" est un film plutôt enlevé, parfois spectaculaire, qui se double de plusieurs messages, en faveur de l'écologie et contre le capitalisme.
Avec deux stars comme Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal à l'affiche, ce film de genre grand public avait probablement plus sa place en ouverture du Festival de Cannes qu'en compétition.
Pendant deux heures, on suit le combat d'une jeune sud-coréenne, Mija (Ahn Seo-hyeon), qui va jusqu'à New York pour ramener dans sa montagne son meilleur ami, un immense cochon génétiquement modifié que lui a repris la compagnie américaine à l'origine de la création de l'animal.
Sous l'influence de Miyazaki
L'actrice Britannique Tilda Swinton incarne avec grandiloquence Lucy Mirando, la directrice de cette entreprise. Jake Gyllenhaal, en mode Peter Sellers, joue lui le rôle du Dr Johnny Wilcox, un zoologiste vedette de la télévision, employé de la firme.
Face à eux, aux côtés de Mija, se dressent des militants du "Front de Libération des Animaux" guidés par Jay (Paul Dano) et prêts aux plus viles méthodes pour contrecarrer les projets de Mirando.
Inspiré par l'univers du réalisateur japonais de films d'animation Hayao Miyazaki, dans lequel des enfants intrépides côtoient souvent des créatures étranges, Bong Joon-ho parvient à insuffler un peu de poésie et d'humour à son film.
"Il y a un esprit cartoon totalement assumé", a affirmé à l'AFP Tilda Swinton lors d'une table ronde à Cannes.
"Très tôt, Bong pensait à coller à l'univers de Miyazaki, a-t-elle poursuivi. Evidemment, quand on voit +Okja+ on pense au chat géant de +Mon voisin Totoro+, mais il y a aussi les jumeaux du +Voyage de Chihiro+, qui rejaillissent à un moment dans cette histoire".
Dr Johnny rappelle aussi les scientifiques excentriques qu'on trouve chez le Japonais. "Mon personnage fait à un moment une chose horrible, a abondé Jake Gyllenhaal. Il est probablement mû par les évènements et par sa position vis-à-vis de Mirando, mais son intention profonde reste bonne. Il aime ces animaux. C'est un être brisé, qui penche du mauvais côté".
"Le film est rempli de personnages qui font toutes sortes d'erreurs. Même l'enfant. Okja, le seul à ne pas être humain, est aussi le seul à ne pas en faire", souligne Swinton, soucieuse de balayer l'idée d'un film "simpliste et naïf".
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