"J'ai activé toutes les Forces armées pour défendre l'ordre. Nous allons saisir très vite l'hélicoptère et ceux qui ont réalisé cette attaque terroriste", a déclaré le président socialiste lors de la célébration de la Journée du journaliste au palais présidentiel de Miraflores.
Les alentours du palais étaient gardés par une forte présence policière ainsi que par des blindés de l'armée.
Le chef de l'État n'a pas fait état de victime ni de dégâts. Il avait dans un premier temps évoqué deux grenades, mais un communiqué de la présidence a fait état par la suite de quatre engins, "d'origine colombienne et de fabrication israélienne", et de 15 coups de feu tirés contre le ministère de l'Intérieur.
Le président Maduro est confronté depuis le 1er avril à une vague de manifestations pour exiger son départ qui a fait 76 morts, dans un contexte de grave crise économique et politique.
Hélicoptère de la police
Une des grenades n'a pas explosé et l'hélicoptère impliqué appartient à la police scientifique du Venezuela, a encore indiqué le président.
"Il y avait au TSJ (la Cour suprême du Venezuela) une réception, ils (les assaillants) auraient pu provoquer une tragédie. Il ont tiré contre le TSJ et survolé le ministère de l'Intérieur et de la Justice. Voilà le genre d'escalade armée que je suis venu dénoncer", a déclaré Nicolas Maduro.
Selon lui, l'hélicoptère était piloté par un homme qui avait été le pilote de son ex-ministre de l'Intérieur et de la Justice, Miguel Rodriguez Torres, un général à la retraite qui a pris ses distances avec le gouvernement.
Le président a accusé ce général d'être lié à des préparatifs supposés de coup d'État à son encontre.
Le général Torres --un ancien chef du renseignement de l'ex-président Hugo Chavez (1999-2013)-- avait dans la matinée qualifié de "sottises" les accusations présidentielles sur ses liens supposés avec la CIA américaine.
"Les coups d'Etat, ce sont les militaires qui les font. Je suis général à la retraite depuis trois ans et les militaires retraités ne font pas de coup d'Etat", avait-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Le gouvernement a ensuite identifié le pilote comme étant Oscar Perez, un ex-fonctionnaire de la police scientifique.
"Escalade"
Selon le gouvernement, il s'agit d'une "escalade" dans "l'offensive insurrectionnelle d'éléments extrémistes de la droite".
La coalition d'opposition d'Unité démocratique (MUD) et l'Eglise catholique ont été invitées par les autorités à "condamner résolument ces événements et à se distinguer de la violence".
Le MUD n'avait pas réagi en soirée. Un de ses dirigeants a toutefois estimé dans un tweet qu'"il n'y a pas d'information suffisante sur l'hélicoptère" et a appelé à participer aux manifestations de rues convoquées pour mercredi.
Sur les réseaux sociaux circulaient des photos montrant un hélicoptère survolant Caracas et affichant une pancarte sur laquelle était écrit "350 Libertad", en référence à l'article de la constitution autorisant la déchéance de gouvernements hostiles aux garanties démocratiques.
Cet article de la constitution est régulièrement invoqué par les opposants du MUD qui exigent le départ du gouvernement et du président.
Sur les photos, on peut distinguer deux hommes dans l'hélicoptère, l'un le visage recouvert d'une capuche et l'autre à visage découvert.
La presse locale a diffusé une vidéo montrant un homme qui se présente comme un enquêteur de la police scientifique et que la presse considère comme l'un des hommes à bord de l'hélicoptère.
Il y déclare combattre "contre la tyrannie".
"Président Maduro, nous exigeons que tu démissionnes immédiatement (...) et que des élections générales soient convoquées", déclare l'homme.
"Nous vous demandons de nous accompagner dans ce combat et de sortir dans la rue (...) Notre mission est de vivre au service du peuple", dit encore l'homme dans la vidéo.
Le président Maduro a encore averti mardi que si le Venezuela "plongeait dans le chaos et la violence, nous irons au combat".
"Ce qui n'aura pas pu se faire par les votes, nous le ferons avec les armes", a-t-il déclaré.
Au parlement, seule institution dominée par l'opposition, une bagarre générale s'est déroulée mardi entre les députés et des militaires, empêchant les députés de quitter l'enceinte jusque vers 22H00.
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