Le parti socialiste du Premier ministre Edi Rama, au pouvoir depuis 2013, aborde en léger favori ce scrutin devant le Parti démocratique de Lulzim Basha (droite).
Le Premier ministre sortant Edi Rama, a appelé les sympathisants de son parti à redoubler d'efforts "pour recueillir la moindre voix".
"Notre but pourrait être réalisé même grâce à une seule voix", a-t-il dit.
"J'ai pleine confiance que nous allons avoir une très belle journée pour l'Albanie", a-t-il déclaré après avoir voté à Surrel, à quelque 15 km à l'est de Tirana.
Le leader de l'opposition Lulzim Basha a, de son côté, appelé les Albanais à "voter nombreux pour changer l'Albanie".
"Notre vote est très important pour changer le pays", a-t-il déclaré aux médias à la sortie de son bureau de vote, dans le centre de Tirana.
A 08h00 GMT, le taux de participation était de 12,16%, selon des chiffres de la Commission élecrorale se basant sur un quart des 5.362 bureaux de vote.
Violences
Depuis la chute du communisme dans les années 1990, les scrutins ont été marqués par les violences, les contestations, les insultes et les fraudes. Pour la première fois, la campagne a semblé apaisée.
"La campagne a été paisible et je souhaite que cela continue jusqu'à la fin" du vote, confie Valentina Muzeqari, 67 ans, venue voter tôt pour, ensuite "continuer sa vie" et se rendre à la plage.
Selon le chef du gouvernement, les deux camps "demanderont, ensemble et après les élections, l'ouverture des négociations avec l'UE" à laquelle l'Albanie est candidate depuis 2014.
"Une chose est certaine", a déclaré cette semaine Edi Rama, 52 ans: "le traitement du cancer qui a pris en otage l'Albanie a déjà commencé".
Une allusion à la réforme d'un système judiciaire profondément corrompu, qui était exigée par l'Europe et a finalement été votée par les deux grands partis albanais après des atermoiements. Mais la route reste longue, et la Commission européenne relève dans son dernier rapport que "la corruption continue (d'y) prévaloir".
Après les avoir toujours réfutées, M. Rama refuse désormais de répondre aux accusations de son rival Lulzim Basha, 43 ans, qui lui reproche, sans preuves, des liens présumés avec le crime organisé et d'avoir transformé le pays en "dépôt de drogue". Le cannabis reste un fléau dans le pays: l'herbe albanaise inonde l'Europe.
Après avoir abandonné le mois dernier sous pression occidentale sa menace d'un boycott du scrutin, le responsable de la droite a baissé d'un cran la violence de ses accusations.
Il a insisté sur son projet de "Nouvelle République" et sur "un programme centré sur l'économie (...), sur des baisses d'impôt, sur des bourses pour les jeunes et des subventions pour les agriculteurs", souvent poussés par la misère vers la culture du cannabis.
La misère comme horizon
Pour les analystes, une "grande coalition" entre deux camps qui se distinguent surtout par les inimitiés personnelles mutuelles, n'est pas à exclure.
"Il y a un accord entre les partis politiques (...) pour une campagne plus calme que par le passé", dit le politologue Ardian Civici.
Il y a beaucoup moins d'affiches ou de bannières électorales que par le passé dans les rues des villes, dont les habitants n'ont qu'une chose en tête en allant voter: l'économie.
"De nombreux jeunes veulent quitter le pays, moi compris. Parce que nous devons travailler et que c'est très difficile de trouver un boulot", dit une étudiante en informatique de 23 ans, Ardiola Karalli.
Un tiers des jeunes sont au chômage. En un quart de siècle, la moyenne d'âge du pays est passée de 28 à 37 ans. Pour 2,9 millions d'Albanais restés au pays, 1,2 million sont partis, un record mondial.
Avec un salaire moyen de 340 euros, la population tente de survivre. Au chômage, Shqipe Berberi, 43 ans, qui vit à Kavaje, une banlieue à l'ouest de Tirana, dit qu'elle peine à nourrir ses enfants: "J'espère que le nouveau chef de gouvernement nous permettra de mieux vivre, car ceux qui ont été au pouvoir n'ont rien fait".
Les bureaux de vote doivent fermer à 17H00 GMT. Les 140 députés seront désignés pour quatre ans, sous la surveillance de 3.000 observateurs dont 300 étrangers.
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