Réuni à Dortmund, en plein coeur de la Ruhr ouvrière, le SPD doit entériner en début d'après-midi son programme de campagne pour le scrutin du 24 septembre, programme axé autour du thème de la "justice sociale".
Candidat et patron du SPD, Martin Schulz prononcera un discours programmatique vers 09h00 GMT. Il devrait promettre une réduction des impôts pour les couches populaires et moyennes et une hausse de la pression fiscale sur les plus riches.
L'ancien chancelier Gerhard Schröder doit aussi s'exprimer devant les délégués pour tenter de leur redonner le moral.
La tâche de reconquête de l'opinion s'annonce toutefois difficile pour Martin Schulz.
Quasi-novice sur la scène politique allemande, l'ancien président du Parlement européen peine à bousculer une chancelière solidement installée en tête des intentions de vote et qui brigue un quatrième mandat pour entrer dans l'histoire en termes de longévité au pouvoir.
Il y a encore trois mois, les voyants étaient pourtant au vert pour cet ancien libraire polyglotte : désigné fin janvier candidat des sociaux-démocrates pour la chancellerie, les enquêtes d'opinion le donnaient au coude à coude avec une Angela Merkel encore vacillante après des critiques contre sa décision d'accueillir plus d'un million de réfugiés depuis 2015.
Mais "l'effet Schulz" a connu un coup d'arrêt brutal au printemps lors de trois scrutins régionaux qui ont tous tourné à l'avantage du parti conservateur CDU de la chancelière.
Stabilité
Depuis, Mme Merkel ne cesse de grimper dans les sondages. Le dernier en date cette semaine crédite la CDU d'une avance de seize points sur le SPD (39% contre 23%).
Les démocrates chrétiens de Mme Merkel, qui gouvernent depuis 2013 avec les sociaux-démocrates au niveau fédéral, pourraient même se passer d'eux dans la prochaine coalition en s'alliant avec les libéraux du FDP, ce qui donnerait un coup de barre à droite à l'Allemagne.
En tant que chancelière, Angela Merkel dispose "d'un bonus", elle est "la femme au sommet" qui attire toute l'attention, résume Gero Neugebauer, politologue à l'Université libre de Berlin.
Dans un climat d'incertitude généré par le Brexit, l'élection de Donald Trump ou la poussée des populismes, elle représente aussi un pôle de stabilité qui rassure l'opinion allemande.
Fine tacticienne, Angela Merkel a également empiété dans le pré carré des sociaux-démocrates en adoptant une position centriste sur l'immigration et en prenant les devants dans la critique du président américain Donald Trump.
Pour rattraper son retard, le SPD tente de "gauchiser" son discours. Le programme qu'il va adopter dimanche en porte la marque.
"Mme Merkel fait comme si l'Allemagne ne devait pas changer, c'est un message dangereux", a clamé M. Schulz samedi, l'accusant de faire preuve "d'arrogance du pouvoir".
Un signal adressé notamment aux "travailleurs pauvres", nombreux en Allemagne malgré un taux de chômage historiquement bas (5,7% en avril) et qui semble trouver un début de résonance chez les Allemands : selon un sondage publié jeudi, 59% approuveraient les allègements fiscaux voulus par le SPD.
Martin Schulz en revanche refuse dans l'immédiat de faire campagne pour l'introduction d'un impôt sur la fortune, que lui réclame son aile gauche.
A LIRE AUSSI.
Allemagne: Merkel espère être confortée par un scrutin régional test
Large victoire pour Merkel avant les législatives allemandes
Allemagne: Merkel requinquée par une victoire lors d'un scrutin régional test
Allemagne: Merkel marque des points en vue des législatives
Merkel réconcilie tant bien que mal son camp en vue des législatives
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.