L'Elan et la SIG sont à égalité deux victoires partout, chacune s'étant imposée une fois à domicile et une fois à l'extérieur. Et comme l'an passé, la saison va se jouer sur un match qui sent le soufre.
D'un côté, les Bourguignons, entraînés par Jean-Denys Choulet, visent un deuxième titre de champion de France après le sacre historique de 2012 et le triplé Championnat/Coupe/Leaders Cup.
En face, des Alsaciens, à qui l'on ressasse inlassablement le même refrain depuis des mois, celui d'être des "Poulidor du basket" après quatre finales consécutives de perdues, face à Nanterre en 2013, Limoges en 2014 et 2015, et l'Asvel en 2016.
Au point d'agacer le coach strasbourgeois, et sélectionneur de l'équipe de France, Vincent Collet. "On a perdu quatre finales, j'ai compris. Je vous l'ai déjà dit, vous pouvez écrire ce que vous voulez. Le passé ne sert à rien", a-t-il ainsi clamé après la victoire lors du match 4 au Rhénus.
Et la finale a déjà commencé en dehors du terrain, le coach chalonnais ouvrant dès la fin du match 4 les hostilités, et mettant la pression sur le corps arbitral.
"On savait que Matt Howard (ailier fort de la SIG) allait faire du Howard, c'est comme ça. Ce n'est pas ma conception du basket. Il ne lui manque plus que la hache et il pourra aller débiter des sapins, les Vosges ne sont pas loin…", a-t-il ainsi lancé après la défaite à Strasbourg (84-78).
Avec Ntilikina ?
"Victimisation, provocation... On connaît", a rétorqué dans la foulée Collet. "Si lui est un bûcheron, que dire d'Ekene Ibekwe!", en référence au pivot chalonnais, au style de jeu tout aussi rugueux.
"Ils sont légèrement favoris, mais on sait aussi ce que veut dire ce type de match, totalement différent d'un match de saison régulière", a estimé le coach de la SIG, dans une allusion à peine cachée à la désillusion de 2016, une défaite à domicile contre Villeurbanne en match 5 après avoir mené la série 2 à 0. Et un quatrième revers de rang.
Pour éviter la maudite passe de cinq, Strasbourg, dont le seul titre de champion de France remonte à 2005, espère compter dans ses rangs sa jeune pépite Frank Ntilikina.
Le meneur alsacien de 18 ans est parti mardi pour la draft NBA, qui a lieu jeudi soir à New York, et compte bien se présenter le lendemain sur le parquet bourguignon pour un dernier show avant le grand saut outre-Atlantique.
Dans un entretien à l'AFP réalisé jeudi à New York, Ntilikina s'est dit serein face à une telle pression sur ses épaules: "Franchement, ça va. J'ai l'aide de ma famille qui est ici. Je prends juste les choses étape par étape. Je profite de la Draft".
"Je vois comment ça va se passer et en même temps, je reste aussi concentré sur le plan de jeu qu'on va mettre en place pour le match de Chalon", a-t-il confié, précisant, avec une maturité rare pour son âge, que la Draft n'était qu'une "étape" tandis que le match 5, c'était "un titre, l'objectif d'un joueur".
En face, Choulet pourra compter sur son trident magique composé de Moustapha Fall et des Américains John Roberson et Cameron Clark.
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