"Je suis stupéfait et déçu par le délibéré qui ne reflète ni l'importance du réseau qui était dans le box, ni la gravité des faits, ni la réalité des débats", a déclaré vendredi à l'AFP Me Patrick Klugman, avocat des clients de l'épicerie casher Naouri.
"Qu'il n'y ait pas de peine de sûreté - une période de détention incompressible - prononcée contre les auteurs de l'attentat de Sarcelles est scandaleux", a-t-il martelé.
Au terme de deux mois de procès, la cour d'assises spéciale de Paris a prononcé jeudi soir deux acquittements et des peines allant de un à 28 ans de prison à l'encontre des accusés de la filière jihadiste dite de Cannes-Torcy, pour un attentat à la grenade à Sarcelles en 2012, des projets d'attaque et des séjours en Syrie.
Jérémy Bailly, 29 ans, désigné comme l'auteur du jet de la grenade, qui n'a miraculeusement fait qu'un blessé, a été condamné à 28 ans de réclusion criminelle. Le chauffeur de l'équipée, Kevin Phan, 23 ans, a été condamné à 18 ans. L'accusation avait respectivement requis contre eux la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans et une peine de 25 ans avec une période de sûreté des deux-tiers.
L'absence d'une peine de sûreté a été perçue par la défense comme le signe que "la preuve de la dangerosité des accusés n'a pas été établie par l'accusation", et aussi par son "inutilité": "aucun juge ne se risquera à les libérer", avait commenté Me Elise Arfi, avocate de Kevin Phan.
Pour Me Klugman, cela signifie que "Jérémy Bailly pourra, encore jeune, recouvrer sa liberté alors que rien pour le moment ne l'a détourné de son chemin criminel".
Trois ans avant les attentats parisiens de 2015, cette "cellule" était considérée comme une des plus dangereuses de France. A l'audience, elle a été décrite comme "le chaînon manquant" entre le jihadiste toulousain Mohamed Merah et le réseau qui allait frapper la salle de spectacles du Bataclan.
L'accusation avait demandé des "peines exemplaires" contre une filière redoutable, fruit du rassemblement des "frères" de Cannes (Alpes-Maritimes) et de Torcy (Seine-et-Marne), des hommes dangereux "prêts à recommencer".
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