"Des cas particuliers éclairent des dysfonctionnements organisationnels, logistiques, très pratiques", a déclaré M. Macron lors d'une conférence de presse à Bruxelles, où il participe à son premier sommet européen.
"J'ai demandé ce matin en conseil de défense au ministre de l'Intérieur de proposer sous huit jours un plan d'action très précis", a-t-il précisé.
"Le fichier S (géré par les services de renseignement) n'a pas vocation jusqu'à aujourd'hui à être partagé avec d'autres services de l'État et donc, sauf cas très particulier, pas partagé par les préfectures qui octroient ces permis d'armes", a rappelé le président.
"Cette situation n'est pas satisfaisante et ne nous permet pas de lutter efficacement contre le terrorisme", a-t-il estimé.
"Dès hier après-midi, un télégramme a été adressé par le ministre de l'Intérieur à l'ensemble des préfets, qui leur a demandé de revoir l'intégralité des fichiers de détenteurs d'armes pour pouvoir opérer ces croisements", a détaillé M. Macron.
Le président de la République a souligné que de telles procédures nécessiteraient des modifications de la loi.
"J'ai demandé aussi que toutes les évolutions législatives nécessaires pour aller au bout de tels recoupements puissent être apportées par voie d'amendement au projet de loi présenté ce matin en conseil des ministres", a-t-il dit.
"Cela impose aussi au niveau européen d'améliorer l'échange d'informations", a-t-il encore plaidé.
"Je souhaite que des croisements de fichiers au niveau européen soient plus efficaces", a conclu M. Macron, qui a évoqué le sujet jeudi après-midi devant ses homologues de l'UE.
Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, avait déjà demandé une "nouvelle évaluation" des personnes fichées pour radicalisation susceptibles de détenir légalement une arme, alors qu'Adam Djaziri, mort lundi dans l'attentat manqué sur les Champs-Élysées, en possédait légalement plusieurs.
"En l'état actuel du droit, l'autorisation de détention d'armes ne peut pas être retirée de manière systématique à une personne qui fait l'objet d'un suivi", avait observé M. Collomb.
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