François Molins donnera une conférence de presse à 15H30 "suite aux faits survenus aux Champs-Élysées le 19 juin dernier", a annoncé le parquet dans un communiqué.
Quatre membres de la famille d'Adam Djaziri, l'auteur de l'attaque âgé de 31 ans, ont par ailleurs été relâchés mercredi en fin d'après-midi après deux jours de garde à vue, sans être poursuivis, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
Son père, son ex-épouse, son frère et sa belle-soeur avaient été interpellés lundi soir dans le pavillon de banlieue de Plessis-Pâté (Essonne) où la famille vit depuis 28 ans.
Lundi, peu avant 16H00, le cadet de la famille n'a pas fait d'autre victime que lui-même quand il a foncé en voiture sur un véhicule de gendarmerie mobile sur la célèbre avenue, deux mois après l'assassinat d'un policier par un jihadiste, déjà sur les Champs-Élysées.
Dans son véhicule, deux bonbonnes de gaz - fermées et sans dispositif de mise à feu - un fusil d'assaut israélien, deux armes de poing et des milliers de munitions avaient été retrouvés.
L'assaillant, qui avait prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) dans une lettre-testament, est mort peu après d'un "arrêt cardio-respiratoire, probablement dû à un effet de souffle et à l'inhalation de fumées" dans sa voiture dont l'habitacle s'était embrasé, selon une source proche du dossier.
Les enquêteurs se demandent notamment s'il cherchait "à faire exploser son véhicule selon un mode opératoire qui reste à déterminer" et qui n'a pas fonctionné, selon cette source.
"Raisons de santé"
Un stock d'armes a aussi été retrouvé au domicile d'Adam Djaziri, qui disposait d'une autorisation de détention d'armes de catégorie B depuis 2012 car il pratiquait le tir sportif.
Dans la lettre retrouvée par les enquêteurs et destinée à son beau-frère, le suspect affirme avoir joué "double jeu" en constituant un arsenal dans le cadre de son activité de tir sportif en vue de commettre un attentat, selon une source proche de l'enquête.
Les enquêteurs devront notamment déterminer comment Adam Djaziri a pu dissimuler ses intentions et obtenir le renouvellement de son permis de détention d'armes tout en étant connu des services de renseignement.
Fiché S (pour Sûreté de l'État) depuis 2015 pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale, il avait obtenu le renouvellement de cette autorisation de détention d'armes en février 2017.
En mai, il ne s'était pas rendu à deux convocations de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), invoquant "des raisons de santé", selon une source proche du dossier.
Une nouvelle convocation avait été envoyée à Adam Djaziri mais il était passé à l'acte juste avant, a ajouté cette source.
L'homme, jamais condamné, avait effectué plusieurs voyages en Turquie au premier semestre 2016 et avait été repéré pour sa radicalisation. Ce père de deux enfants affirmait faire du négoce de bijoux pour justifier ces déplacements dans ce pays connu pour être une voie d'accès des jihadistes européens vers la Syrie.
Adam Djaziri avait fait auparavant l'objet d'une fiche de recherche Interpol (aujourd'hui inactive) à la demande de la Tunisie pour des faits datant de 2013, ont expliqué des sources proches du dossier, affirmant toutefois qu'il n'avait pas été visé par un mandat d'arrêt international. Il avait été "repéré dans un appartement où il y avait des armes et des gens proches de la mouvance jihadiste", selon une de ces sources.
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