L'audience était toujours en cours à 18H30, après plus de trois heures de huis-clos devant le tribunal pour enfants en raison de l'âge du prévenu, 16 ans, au moment des faits.
Vêtu d'un polo bleu marine, le jeune homme de 19 ans est entré dans l'enceinte du tribunal accompagné de ses proches, tête basse et yeux rougis par les larmes. Seulement précédé dans la salle par les parents de la victime, dont il croisait le regard pour la première fois.
Il est jugé pour "homicide involontaire par maladresse, imprudence, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement", et encourt jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Une peine que l'excuse de minorité divise par deux, sauf cas très particulier.
"Ce sera la première fois que nous rencontrerons la personne qui a tué notre fils, qui a brisé notre vie et ne nous a jamais adressé un mot", avait déclaré il y a quelques jours à l'AFP Litavan Khamphommala, le père de la victime. "Comble de l'ironie", souligne ce médecin rennais, "ce gamin est né le même jour que mon fils".
Non-lieu pour la station
Filao, 7 ans, est mort le 6 mars 2014 sur une piste bleu de la station de ski de la Joue-du-loup, dans les Hautes-Alpes, violemment percuté par ce jeune homme originaire d'Amiens, adolescent à l'époque.
Lors d'une reconstitution, les enquêteurs ont établi que adolescent évoluait en ligne droite à près de 60 km/h lorsqu'il a percuté, après une rupture de pente, l'enfant. Ce dernier fut projeté à 30 mètres par l'intensité de la collision.
Les parents du garçonnet, porteur d'un casque au moment du choc, n'ont depuis cessé de remettre en cause la responsabilité de la station de ski: elle est coupable à leurs yeux d'avoir installé un peu plus haut sur la piste de la collision un radar de vitesse pédagogique plus incitatif que préventif. L'engin avait été retiré dès le lendemain de l'accident.
En novembre 2016, la chambre de l'instruction de Grenoble a cependant confirmé le non-lieu prononcé à l'égard de la station de la Joue-du-Loup et rejeté l'appel des parents.
"La seule dénégation de l'adolescent qui affirme que le radar n'a joué aucun rôle sur sa vitesse excessive a conduit la justice à écarter toute responsabilité de la station et de la mairie", déplorent-ils.
A la suite au drame, Domaines Skiables de France - 230 exploitants de remontées mécaniques - a encouragé ses adhérents à communiquer davantage sur la portée pédagogique de ces radars qui restent extrêmement rares: faire prendre conscience aux skieurs qu'ils peuvent "facilement arriver à une vitesse importante".
L'affaire devrait être mise en délibéré et le jugement rendu prochainement.
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