La reine Elizabeth II va présenter en fin de matinée devant la chambre des Lords le programme de l'exécutif dans ce discours qui marque, avec deux jours de retard, la cérémonie d'ouverture du Parlement.
"Ce discours de la reine vise à reconnaître et saisir les opportunités qui se profilent pour le Royaume-Uni alors que nous quittons l'Union européenne", a déclaré Theresa May dans un communiqué alors que les négociations du Brexit ont débuté lundi à Bruxelles.
Lu par la souveraine mais rédigé par le gouvernement, le discours présente les grandes lignes du programme législatif du gouvernement pour les deux années à venir et va donner lieu, ensuite, à plusieurs jours de débats parlementaires avant un vote de confiance attendu pour le 29 juin et qui pourrait s'avérer fatal pour la Première ministre.
'Humilité'
"Les résultats de l'élection ne sont pas ce que nous espérions mais ce gouvernement va réagir avec humilité et entendre le message envoyé par les électeurs", a ajouté cette fille de pasteur, grandement affaiblie par les législatives qu'elle avait convoquées pour renforcer sa majorité parlementaire afin d'aborder plus sereinement les négociations du Brexit.
Avec 317 sièges sur 650, les conservateurs comptent sur le soutien des dix députés du petit parti ultra-conservateur nord-irlandais, le DUP, pour obtenir la majorité absolue.
Mais cet accord, qui semblait être une formalité, tarde à se concrétiser.
Une source au sein du DUP a indiqué qu'il "n'était certainement pas imminent" parce que les discussions "ne se sont pas déroulées de la manière qu'escomptait le DUP", assurant qu'il ne fallait pas prendre le soutien du parti comme acquis.
Le quotidien conservateur The Times a qualifié la formation de Mme May de "gouvernement de zombie", affirmant que la Première ministre est "tellement affaiblie qu'elle ne peut pas arbitrer les querelles entre ses ministres", sur fond de grogne grandissante de la population quant à sa stratégie concernant le Brexit.
Selon le Daily Telegraph, elle devrait annoncer l'abandon de mesures impopulaires touchant aux aides sociales, aux repas gratuits dans les écoles et renoncer à son intention de réintroduire la chasse au renard.
'Pays plus fort et plus juste'
Mme May a résisté aux multiples appels à la démission depuis cette élection ratée mais les médias bruissent de rumeurs sur son possible remplaçant: le ministre chargé du Brexit David Davis ou celui des Affaires étrangères Boris Johnson?
Le discours de la reine, normalement l'occasion pour le gouvernement de présenter un programme ambitieux, devrait cette fois-ci être consensuel pour éviter toute division parmi les 317 députés conservateurs.
Le faste aussi a été revu à la baisse: aucun cortège à cheval et pas de tenues de cérémonie.
Evoquant son programme, Theresa May a dit qu'il s'agissait "d'obtenir un accord pour le Brexit qui fonctionne pour toutes les régions du Royaume-Uni tout en construisant un pays plus fort et plus juste".
Les partis d'opposition préparent, selon la presse, une série d'amendements portant notamment sur des changements dans les règles de sécurité des logements après l'incendie dramatique de la tour Grenfell qui a fait 79 morts.
D'autres amendements devraient appeler à un accès facilité au marché unique européen et à la mise en place d'une commission multipartite et ouverte à la société civile pour discuter de la stratégie à adopter sur le Brexit.
Il n'y a pas de règle stricte mais l'usage veut que si un amendement est voté, le gouvernement démissionne.
Mardi, le ministre des Finances Philip Hammond a défendu une approche douce du Brexit, tenant à rassurer des milieux d'affaires inquiets de la ligne dure maintenue par Theresa May et défendue par David Davis.
Une "journée de la colère" organisée par le groupe d'extrême gauche "Mouvement pour la Justice" et soutenue par l'opposition travailliste est prévue mercredi. Une marche jusqu'à Downing Street est attendue à partir de 13H00 (12H00 GMT) pour "faire tomber le gouvernement".
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