"C'est compliqué la chaleur, ça me fatigue beaucoup et je m'énerve plus que d'habitude", souffle Aboubacar, 11 ans, élève d'une classe double niveau CE2-CM2, à l'école Bessières dans le 17e arrondissement de la capitale où les températures flirtent avec les 35 degrés.
Ici, comme dans de nombreux établissements scolaires, l'équipe éducative a dû prendre des dispositions face à la canicule, qui concerne désormais soixante-six départements.
"Les températures dans certaines classes, orientées au sud, sont très élevées", décrit Juliette Bayer, directrice de cette école en réseau d'éducation prioritaire de 300 élèves. "On essaye de trouver des solutions pour y faire face: il y a des bouteilles d'eau sur toutes les tables, on autorise les élèves à sortir davantage aux toilettes se rafraîchir, on vient d'investir dans des brumisateurs, et les casquettes, normalement interdites, sont autorisées", explique-t-elle.
Elle a reçu mardi matin une lettre de l'inspecteur d'académie rappelant les recommandations pour prévenir les effets de la canicule. Le ministère conseille notamment de "garder les enfants dans une ambiance fraîche", "limiter les dépenses physiques", "aménager les horaires" ou encore "veiller à ce que les élèves soient vêtus de façon adaptée".
Dans la cour de cette école, ombragée grâce à de nombreux arbres, la plupart des enfants sont en shorts et tee-shirts, en jupes ou robes, mais certains portent des joggings et même des pulls ou gilets...
'Solutions de repli'
A charge pour la directrice de transmettre certaines mesures aux parents.
"Dans notre école, la communication avec les parents passe beaucoup par l'oral", souligne Juliette Bayer. "Tous les matins, je suis sur le trottoir de 8h20 à 8h35 pour bien leur rappeler la nécessité de prévoir des vêtements adaptés, mais c'est compliqué car dans la plupart des cas, les enfants choisissent seuls leurs habits."
Selon cette directrice, la canicule est d'autant plus difficile à gérer qu'elle survient au moment où la fatigue s'est installée et qu'elle peut facilement l'amplifier.
Du coup, les équipes éducatives modifient les rythmes et aménagent les horaires pour certaines activités. "Le matin, on maintient les travaux d'écriture, mais l'après-midi on veille à ce que les enfants soient plutôt occupés sur des tâches calmes et individuelles", explique Julie Lagarde, professeure des écoles en CE2/CM2. "Pour éviter que les esprits ne s'échauffent..."
Et puisque les fortes chaleurs se conjuguent avec un épisode de pollution à Paris, certaines sorties risquent d'être mises entre parenthèses: "Demain nous avions des activités prévues sur un stade pour des CM2, nous devons en discuter avec le professeur d'éducation physique pour décider si nous les maintenons ou non", indique Juliette Bayer.
Comme le recommande aussi la lettre du ministère, des solutions de "repli" dans un endroit "frais" (bénéficiant de stores, ou d'une ventilation), sont prévues, comme dans le préau ou la bibliothèque.
Mais les élèves trouvent aussi leurs propres parades: "Ce midi, il faisait tellement chaud qu'on a fait une bataille d'eau!" racontent des fillettes, qui y trouvent finalement un peu leur compte.
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