Cette dernière étape, qui doit être conclue la semaine prochaine, a toutefois été assombrie par un attentat à la bombe, survenu samedi dans un centre commercial de Bogota.
L'attaque, qui a tué une Française et deux Colombiennes, "ne peut venir que de ceux qui veulent fermer les chemins de la paix et de la réconciliation", a estimé le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Rodrigo Londoño, alias "Timochenko".
Non revendiqué et immédiatement condamné par les Farc et l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla en activité, l'attentat a causé un choc dans le pays, qui veut tourner la page du plus ancien conflit armé d'Amérique latine.
"Soyez sûrs que nous n'allons pas permettre que ce qui a été atteint jusqu'à présent soit freiné par des extrémistes, des lâches ou ceux qui ne veulent pas la réconciliation du peuple colombien", a promis le président colombien Juan Manuel Santos.
Grand artisan de l'accord de paix avec les Farc, M. Santos sera mardi en France où il rencontrera son homologue Emmanuel Macron.
Selon lui, les autorités ont "trois hypothèses concrètes" sur les auteurs de l'attentat, dans ce pays où une frange de la population s'oppose encore au processus de paix, mais aussi marqué par la violence du narcotrafic.
"A la Colombie et au monde, nous disons que nous, les Farc, allons persévérer dans la construction de la paix", a quant à elle assuré la direction de la guérilla marxiste dans un communiqué, condamnant ceux qui, avec cet attentat, "veulent faire obstacle" à cet élan.
'Plus besoin' des armes
La plus ancienne guérilla du pays, qui compte encore 7.000 combattants, doit remettre les 40% restants de son arsenal à la mission de l'ONU chargée de superviser le processus, après en avoir déjà déposé 60% ces dernières semaines.
Selon l'accord de paix signé en novembre dernier entre le gouvernement et les Farc, le désarmement aurait dû se terminer fin mai. Mais les parties ont reporté cette échéance en raison de problèmes logistiques.
La mission de l'ONU en Colombie avait estimé l'arsenal des Farc à environ 7.000 armes.
"Les armes, ce n'est que du métal, ce n'est pas un fétiche pour nous", assurait la semaine dernière, dans un entretien à l'AFP, Mauricio Jaramillo, l'un des plus hauts dirigeants des Farc.
"Elles ont rempli une fonction déterminée à un moment déterminé, aujourd'hui nous prenons une décision politique et nous n'en avons plus besoin", avait-il ajouté.
Selon l'accord de paix, avec l'armement récupéré, puis fondu, trois monuments symbolisant la fin du conflit seront érigés: à New York (nord-est des Etats-Unis), à Cuba - siège des négociations de paix - et en Colombie.
Les Farc, nées d'une rébellion paysanne en 1964 et qui ont compté jusqu'à 20.000 membres, entameront alors leur reconversion en mouvement politique légal. Ces derniers mois, les guérilleros se sont regroupés dans 26 zones du pays où ils préparent leur retour à la vie civile.
Depuis plus d'un demi-siècle, le complexe conflit armé colombien a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires d'extrême droite, officiellement démobilisées depuis 2006, et les forces de l'ordre, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 7,1 millions de déplacés.
Après avoir négocié pendant quatre ans avec les Farc, le gouvernement de Bogota a entamé en février des pourparlers avec l'ELN, guérilla inspirée de la révolution cubaine et comptant quelque 1.500 combattants.
L'objectif de M. Santos est de parvenir ainsi à une "paix complète" en Colombie.
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