"Nous avons établi que les vagues de chaleur meurtrières sont au niveau mondial déjà de plus en plus fréquentes", affirme Camilo Mora, professeur à l'université de Hawaï et principale auteur de l'étude parue dans Nature Climate Change, en soulignant que la situation allait encore s'aggraver.
"Même si nous faisons mieux que les objectifs de l'accord de Paris, environ la moitié de la population mondiale sera exposée à des vagues de chaleur meurtrières d'ici 2100", a expliqué la chercheuse à l'AFP.
Actuellement, quelque 30% de la population mondiale est exposée à des vagues de chaleur potentiellement meurtrières à un moment dans l'année.
Si jamais les émissions de gaz à effet de serre n'étaient pas contenues et continuaient à augmenter à leur rythme actuel, ce serait les trois quarts de l'Humanité qui au moins une fois dans l'année se retrouveraient dans cette situation d'ici la fin du 21e siècle, selon les conclusions de l'étude.
Dans tous les cas, les zones tropicales seront particulièrement touchées par la recrudescence des vagues de chaleur meurtrières, la combinaison de températures et de taux d'humidité élevés empêchant le corps humain de s'adapter.
"Quand il fait très chaud et très humide, la chaleur du corps ne peut pas être évacuée", explique Camilo Mora, car le mécanisme de la transpiration est ralenti.
Or, avec des émissions de gaz à effet de serre qui continuent à augmenter au rythme actuel - ce qui aboutirait à une hausse moyenne des températures de 3,7°C - l'Indonésie, les Philippines, le nord du Brésil, le Venezuela, le Sri Lanka, le sud de l'Inde, le Nigeria et la plupart de l'Afrique de l'Ouest affronteraient des vagues de chaleur mortelles plus de 300 jours par an d'ici 2100.
Avec une hausse de la température mondiale limitée à 2°C - un niveau qu'il sera très difficile de respecter - les zones impactées seront plus réduites mais des villes comme Djakarta, Lagos, Caracas ou Manille dépasseront le seuil de "chaleur létale" la moitié de l'année, prévoient les chercheurs.
Washington DC serait confronté à une vague de chaleur meurtrière entre 15 et 85 jours par an, en fonction des hausses de températures retenues (2 ou 3,7°C).
Des villes comme Miami ou Hong-Kong, situées dans des régions subtropicales, seront également fortement exposées à ce seuil létal: entre 80 et 140 jours avec une hausse de la température limitée à 2°C et entre 150 et 200 jours avec une hausse autour de 4°C.
Le nombre de jours où ce seuil létal est franchi ne permet toutefois pas de prédire la mortalité qu'occasionnera ces épisodes de chaleur extrême, soulignent les auteurs, car des équipements climatisés par exemple permettraient de fortement réduire leur impact.
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