Cartable sur le dos, Joachim Son-Forget, élu République en marche (REM) des Français de Suisse, a pris le TGV à six heures du matin à Genève et pense avoir été le premier à se présenter à l'entrée du Palais Bourbon, côté rue de l'Université.
"Les huissiers n'avaient pas encore la liste des députés en main. Je voulais régler tous les problèmes administratifs rapidement pour être dans de bonnes dispositions pour travailler", affirme ce radiologue de 34 ans, spécialiste du cerveau.
Il compte apporter des qualités suisses à ses yeux, comme la "culture du compromis", et aimerait intégrer la commission des Affaires étrangères, exposant "une prédilection pour les sujets diplomatiques".
Accompagnés d'un huissier, plusieurs élus ont remonté devant appareils photos et caméras l'allée ombragée de la présidence, le jardin et la salle des Quatre colonnes, lieu de rencontre privilégié avec les journalistes, avant de procéder aux formalités dans les salles de commission transformées en centres d'enregistrement.
Ils y ont récupéré la "mallette" contenant l'écharpe tricolore, la cocarde, le "baromètre", insigne porté dans des cérémonies publiques, et un règlement de l'Assemblée. Avant d'aller se faire photographier dans l'hémicycle et de poursuivre la visite guidée.
Au lendemain de leur élection, quelque 90 élus de tous bords se sont présentés pour ces "journées d'accueil", échelonnées toute la semaine. De rares élus au premier tour, dont deux En Marche!, avaient fait leurs premiers pas mardi dernier.
Yaël Braun-Pivet, avocate REM de 46 ans ayant défait dans les Yvelines le LR Jacques Myard, dit "ressentir la même émotion que la première fois où elle est entrée au Palais de justice sur l'île de la Cité".
Ici, "c'est la République, c'est la France", s'exclame Jean-Michel Fauvergue, ex-patron du Raid, élu REM en Seine-et-Marne. Cette nouvelle mission, "ça permet de se rebooster à titre personnel" et c'est "très motivant", estime ce sexagénaire.
'On va les coacher'
Les nouveaux élus, avec pas moins de 424 primo-députés sur 577, ne sont pas seulement "marcheurs" ou novices.
Brigitte Kuster, nouvelle députée LR de Paris et actuelle maire du XVIIe arrondissement, est aussi émue. "Je vais faire en sorte que ceux qui m'ont élue soient fiers de leur députée", promet-elle.
Pierre-Yves Bournazel, élu LR à Paris face à Myriam El-Khomri, compte "avant tout être cohérent avec ses idées", "clairement dans la majorité présidentielle", en vue d'un groupe de droite soutenant le gouvernement.
L'insoumis Alexis Corbière, élu en Seine-Saint-Denis face au sortant PS Razzy Hammadi, veut mener une "bataille politique visible", dans l'hémicycle et promet de refaire une "arrivée groupée" des 17 élus LFI, dont aucun n'a été député par le passé.
Arrivée conjointe également prévue pour les huit députés FN, probablement mercredi matin.
Parmi les anciens revenus lundi, dont Gilles Carrez (LR) ou Marie-George Buffet (PCF), certains se montrent aussi devant les journalistes. Les nouveaux, "on va les coacher", assure Philippe Vigier, ancien président du groupe UDI réélu en Eure-et-Loir, se rappelant avoir "été paumé au moins trois semaines".
Ces députés réconfortent aussi quelques sortants battus venant récupérer leurs dernières affaires comme le socialiste Sébastien Denaja, éliminé au premier tour dans l'Hérault.
"J'ai l'âge de François Hollande quand il avait perdu sa circonscription en 1993, ça me laisse grand espoir", sourit M. Denaja, qui "repart faire (s)es cours (de droit public) à la fac avec grand plaisir". Conseil aux nouveaux: "S'engager à fond sans espoir de récompense, comme disait Jaurès."
Au nombre des socialistes rescapés, Manuel Valls, dont l'élection sur le fil dans l'Essonne est contestée par sa concurrente de La France insoumise, a tranché par une arrivée crispée. Visage serré, l'ancien Premier ministre a lancé aux journalistes: "Je me suis passé de vous pendant cette période, je continuerai."
A LIRE AUSSI.
Premiers pas à l'Assemblée pour Sylvain Maillard, nouvel élu REM
Menu des premières semaines pour les nouveaux députés
Législatives. Les résultats définitifs dans le Calvados
L'inexpérience, casse-tête du renouvellement de l'ère Macron
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.