La justice a relancé l'affaire en arrêtant mercredi Mme Villemin, 61 ans, mais aussi Marcel et Jacqueline Jacob, oncle et tante de Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory. Après leur garde à vue, le couple a été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort.
Quand les enquêteurs sont venus la chercher, Ginette Villemin, veuve de Michel, frère du père de Grégory, s'est dit que "peut-être, il y avait un espoir" de démêler cette énigme judiciaire, raconte-t-elle à des journalistes, au cabinet de son avocat, Me Gérard Welzer.
"Mais après, non... je n'y crois pas. On ne trouvera pas, c'est pas possible", ajoute-t-elle, l'air épuisée, en évoquant les 36 heures passées en garde à vue, avant d'être relâchée sans charge.
Quant à la possible culpabilité de M. et Mme Jacob, elle n'y croit pas non plus: "Ce n'est pas possible que ces gens-là aient quelque chose à voir" avec le meurtre de Grégory.
"Je les connais, je sais comment ils sont... et en plus, je ne sais même pas s'ils connaissaient Grégory", ajoute-t-elle, affirmant que lors des réunions familiales, Jean-Marie Villemin amenait rarement son fils.
"J'ai l'impression de me retrouver 30 ans en arrière ! Vous cherchez toujours du même côté de la famille", poursuit Ginette Villemin, souvent présentée comme une membre du "clan Laroche" au sein de la famille.
Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie et de Michel Villemin, a été soupçonné et inculpé du meurtre de Grégory. Remis en liberté en février 1985, il fut abattu à l'âge de 29 ans par le père de Grégory moins de deux mois plus tard.
Et Marcel et Jacqueline Jacob, qui seront fixés mardi matin sur la suite de leur parcours judiciaire, étaient très proches de Bernard Laroche.
Evoquant son interrogatoire par les enquêteurs, et en creux la situation des Jacob, Ginette Villemin s'agace: "De quel droit accuser sans preuve ? Vous cherchez quoi ? Une autre personne à faire disparaître ?"
"Je n'ai plus confiance en la justice", balaye-t-elle. Les juges ? "Ils nous demandent de dire des choses qu'on ne sait pas. J'étais en garde a vue, je ne savais même pas pourquoi".
Les enquêteurs lui ont posé "les mêmes questions" qu'il y a plus de 32 ans. "Je me sentais accusée, mais ce 16 octobre (1984) j'étais au travail de 13H à 21H ! Je ne peux pas être au bord de la Vologne (la rivière dans laquelle on a retrouvé le corps de Grégory, NDLR) et au boulot en même temps !".
Quant à son intime conviction, elle refuse de la partager, sous le regard approbateur de son avocat, Gérard Welzer. Qui fut aussi celui de Bernard Laroche.
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