La progression enregistrée en 2016 (+300.000 personnes) est bien moindre que le bond de 2015 (+5,8 millions), selon le rapport annuel du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Le chiffre global n'est qu'en "légère augmentation", mais "quelque soit l'angle sous lequel on l'examine, ce chiffre est inacceptable", estime le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi.
La première composante des déracinés dans le monde concerne le déplacement interne de personnes au sein de leur propre pays, dont le nombre a atteint 40,3 millions à la fin 2016 comparé aux 40,8 millions un an plus tôt. La Syrie, l'Irak et la Colombie ont représenté les principaux foyers des déplacements internes.
Avec un total de 22,5 millions - la moitié étant des enfants, le nombre de réfugiés enregistré l'an dernier est en revanche le plus important jamais observé.
Syrie: conflit oublié?
Le conflit en Syrie, qui a démarré en 2011, continue de générer le plus grand nombre de réfugiés (5,5 millions au total), avec près de 825.000 nouveaux enregistrements en 2016.
La persistance de cette crise préoccupe fortement le HCR, d'autant que l'appel de fonds des humanitaires est moins financé cette année qu'en 2016, et ce malgré les milliards de dollars d'aide promis début avril à Bruxelles par la communauté internationale. Ce manque de financement fait craindre à M. Grandi que la Syrie devienne "un conflit oublié".
Cette année, le HCR tire aussi la sonnette d'alarme sur la rapide détérioration de la situation au Soudan du Sud, "après l'échec catastrophique des efforts de paix en juillet".
"Le Soudan du Sud, c'est la crise de déplacement qui connaît la croissance la plus rapide au monde", a expliqué M. Grandi.
Pays indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et contraint plus de 3,7 millions de personnes à fuir leur foyer.
D'après le rapport, le nombre de réfugiés sud-soudanais a bondi de 64% durant les six derniers mois de l'année 2016, pour atteindre 1,4 million. Depuis janvier, environ un demi-million de réfugiés supplémentaires ont été enregistrés, s'est alarmé M. Grandi.
'3 secondes'
Parmi les principales constatations du rapport, le HCR note que les nouveaux déplacements de populations restent à un niveau très élevé.
Sur l'ensemble des personnes déracinées à travers le monde l'an dernier, 10,3 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers dans le courant de l'année, dont plus de la moitié au sein de leur propre pays. Cela équivaut à une nouvelle personne déplacée toutes les 3 secondes, selon l'ONU.
La très grande majorité des réfugiés se trouvent dans des pays en développement ou à revenu moyen.
"Ce déséquilibre considérable est le reflet de plusieurs facteurs, dont notamment l'absence continue de consensus international sur la question de l'accueil de réfugiés, ainsi que de la proximité de nombreux pays pauvres par rapport aux régions de conflits", souligne le HCR.
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