Pour sa deuxième collection chez Zegna en tant que directeur artistique, Alessandro Sartori avait choisi un cloître du XVe de l'université de Milan, accueillant ses invités par un dédale de miroirs.
Pour l'été 2018, le designer propose une garde-robe "ultra light" aux accents très collégiens.
Les garçons, sac à dos à l'épaule et sneakers aux pieds, portent des chemises légères et des pantalons bouffants pincés aux chevilles.
Les blousons, serrés à la taille, additionnent parfois les poches plaquées sur le devant, tandis que les vestes sans doublures flottent au vent du soir milanais.
La légèreté des silhouettes est aussi dans les matières, comme la soie lavée ou la laine, dont Zegna s'est fait une spécialité depuis des décennies.
Les teintes chaudes vont du beige au noir en passant par le sable, l'ocre ou le rose pastel d'un costume, l'ensemble dégageant une impression de confort et de nonchalance.
Le show Zegna était le premier des 32 défilés de prêt-à-porter qui se succèderont jusqu'à lundi au Milano Moda Uomo.
La Fashion Week masculine, réduite à trois jours pleins au lieu de quatre, accueille des griffes historiques comme Versace, Fendi ou Prada, quelques valeurs montantes et plusieurs shows qui mêleront, comme c'est désormais l'habitude, des collections hommes et femmes.
Comme il le fait depuis une dizaine d'années, le "patron" Giorgio Armani donnera sa chance à une jeune pousse en accueillant dimanche dans son théâtre milanais le designer coréen Munsoo Kwon.
Autres griffes de renom présentes, Dirk Bikkenbergs (avec le Britannique Lee Wood aux commandes), N°21 ou encore Frankie Morello qui fermera la marche lundi en fin de journée.
A côté des grands noms défileront de nouveaux entrants: Sulvan, griffe japonaise fondée en 2014 par Teppei Fujita, GCDS, créée il y a deux ans par les deux frères napolitains Giordano et Giuliano Calza, ou encore Poan (Peoples of all nations), du designer autrichien Georg Weissacher, passé chez Vivienne Westwood.
Le "co-ed" en vogue
D'autres jeunes enseignes seront également de la partie, comme Christian Pellizzari, Malibu1992, Palm Angels, Sunnei ou Wood Wood.
Quelques absents de marque sont à signaler pour ces collections printemps-été 2018, comme Missoni ou Jil Sander, qui vient de nommer le couple Luke et Lucie Meier à sa direction artistique.
Tous deux participeront en septembre à la Fashion Week féminine, un événement de plus grande ampleur, où ils présenteront simultanément leurs collections masculine et féminine.
Trussardi, Gucci ou Bottega Veneta ont fait le même choix, adoptant la formule en vogue du co-ed (du nom en anglais des écoles mixtes "coeducational") qui permet à la fois de présenter la partie hommes à plus de médias et de faire l'économie d'un défilé.
Certains ont toutefois fait le choix inverse, préférant regrouper leurs collections pendant le rendez-vous masculin de juin. Tel est le cas de Dsquared2, Diesel Black Gold, du Britannique Neil Barrett et du designer d'origine croate Damir Doma.
Quant au prometteur créateur belge Cédric Charlier, qui s'était lancé dans la mode masculine à Milan en janvier, il a choisi de défiler à Paris la semaine prochaine, lui aussi en version mixte.
Cette nouvelle édition de Milano Moda Uomo s'est ouverte le jour où s'est achevée à Florence le Pitti Uomo, un 92e salon au cours duquel le gouvernement italien a réaffirmé la nécessaire collaboration entre Milan et Florence en matière de mode masculine.
Le secteur y a fièrement affiché sa belle santé avec un chiffre d'affaires record de 9 milliards d'euros en 2016, en hausse de 1,2%.
Quant à l'industrie textile italienne dans son ensemble, elle tire aussi son épingle du jeu malgré la crise avec des ventes de 84 milliards d'euros l'an passé, en progression de 1,9%, en particulier grâce au marché extérieur.
La mode italienne est le deuxième secteur industriel du pays après la mécanique et représente à lui seul près de 40% de toute la filière mode européenne.
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