"Selon les informations que nous cherchons à vérifier par divers canaux, le dirigeant de l'État islamique Abou Bakr al-Baghdadi se trouvait à cette réunion et a été éliminé dans le bombardement", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, en précisant que les Américains avaient été prévenus de l'opération.
Selon le communiqué, le commandement du contingent militaire russe en Syrie a "reçu fin mai des informations sur la tenue dans la banlieue sud de Raqa d'une réunion de dirigeants de l'organisation terroriste État islamique".
"La vérification des informations a permis d'établir que le but de cette rencontre était l'organisation de convois de sortie pour les combattants de Raqa via le +corridor sud+", indique l'armée russe.
Après un vol de reconnaissance d'un drone, des avions Su-34 et Su-35 ont effectué des frappes le 28 mai entre 0h35 et 0h45 heure de Moscou (soit le 27 mai entre 21H35 et 21H45 GMT).
Au total, l'armée russe affirme avoir tué une "trentaine de chefs de guerre et jusqu'à 300 combattants" et plusieurs "hauts dirigeants" de l'EI. Elle évoque notamment le "chef de la sécurité" d'Abou Bakr al-Baghdadi.
La Russie a lancé en septembre 2015 une campagne de frappes en Syrie en soutien au régime du président Bachar al-Assad. Une trêve a été conclue en décembre 2016 entre les forces loyales au régime et les rebelles, mais elle ne s'applique pas aux jihadistes de l'État islamique.
Déjà donné pour mort
Cette annonce intervient alors que l'étau se resserre sur les combattants de l'EI à Raqa, leur bastion en Syrie, contre lequel ont lancé une offensive les forces démocratiques syriennes, une alliance arabo-kurde antijihadiste soutenue par les États-Unis.
Capturée par les jihadistes en 2014, Raqa est devenue le symbole des atrocités de l'EI ainsi qu'une base pour la planification d'attentats commis à l'étranger.
L'armée russe avait déjà annoncé avoir frappé les 25, 29 et 30 mai des unités de l'EI tentant de fuir la ville par le Sud en direction de la cité antique de Palmyre, sous contrôle des forces du gouvernement syrien.
La coalition internationale anti-jihadistes pilotée par les États-Unis avait promis en mars lors d'une réunion d'éradiquer la "menace planétaire" du groupe État islamique et de son chef Abou Bakr al-Baghdadi.
Le Secrétaire d'État américain Rex Tillerson avait alors prédit la "mort" prochaine d'al-Baghdadi, assurant que ce n'était "qu'une question de temps".
Aussi puissant que discret, Abou Bakr al-Baghdadi a fait de l'État islamique une organisation redoutée et responsable de multiples attentats sanglants à travers le monde.
Déjà donné pour mort par les Américains, il n'a plus donné signe de vie depuis un enregistrement audio diffusé en novembre 2016, peu après le lancement de l'offensive de l'armée irakienne sur le bastion des jihadistes de Mossoul.
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