Le Gros Horloge restant fermé devant des groupes de visiteurs venus des quatre coins du monde. Ce n'est que de la fiction pour le moment, mais cette scène pourrait arriver d'ici peu dans quatre des plus beaux joyaux du patrimoine de Rouen (Seine-Maritime). Car à partir de la fin du mois de septembre 2017, la Ville de Rouen veut réduire les horaires d'ouverture de quatre monuments: le Gros Horloge, l'église Jeanne-d'Arc, l'abbatiale Saint-Ouen et l'église Saint-Maclou. En cause? Une réduction nécessaire des coûts de fonctionnement.
"On réduit les horaires, mais on ouvre mieux", résume Christine Argelès, première adjointe au maire en charge de la culture. Un argument que les professionnels du tourisme ne comprennent pas, à l'image d'Angélique, guide-conférencière: "Si les monuments ferment le lundi, le jour où les musées municipaux sont fermés, qu'est-ce qu'il va rester à voir?"
Un problème d'absentéisme
Et la guide d'utiliser l'exemple de l'église Jeanne-d'Arc, dont l'architecture ne fait pas toujours son effet sur les visiteurs étrangers alors que la beauté des vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent les laisse bouche bée. Mais pour les voir, il faut rentrer dans l'édifice surveillé par des gardiens employés par la Ville.
Selon le conseil municipal, ce sont ces employés et leur absentéisme qui posent problème. Les monuments se trouvent donc régulièrement fermés de manière imprévue. "En fermant ces édifices sur certains créneaux, on pourrait être en sureffectif et assurer un roulement pour garantir les ouvertures aux horaires prévus", avance Christine Argelès.
Pour un employé de la paroisse travaillant dans un de ces établissements, l'argument est irrecevable car "les employés sont souvent des gens dont les contrats ne coûtent pas cher, comme des étudiants".
Les frondeurs s'organisent
Cet équilibre impossible à trouver entre économies pour la ville et horaires élargis pour les professionnels du tourisme, c'est sûrement Guy Pessiot qui le comprend le mieux. À la fois président de l'office de tourisme et membre du conseil municipal, il admet qu'il s'agit "essentiellement d'un problème budgétaire, vu que la Ville n'a pas les moyens humains et financiers". Mais il connaît surtout les problèmes que ces nouveaux horaires risquent de poser aux commerçants.
"Pour les commerces autour, si les touristes trouvent porte close devant les monuments, ils font demi-tour et ils s'en vont", affirme Angélique. La guide-conférencière envisage donc de créer une pétition pour pousser la mairie de Rouen à revenir sur ses positions et défendre ses intérêts touristiques auprès des étrangers.
Guy Pessiot, lui, propose une solution en accordant le contrôle de ces bâtiments à la Métropole Rouen Normandie et à ses moyens financiers plus importants. Maintenir ces nouveaux horaires? Revenir à la situation de départ? Trouver un autre système? Pour avoir le fin mot de l'histoire, il faudra attendre la fin de la saison touristique.
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