"J'ai conscience d'avoir vécu un moment unique dans ma vie. J'ai essayé d'en profiter un maximum", confie à l'AFP le militaire au lendemain de sa performance, au chant et à la guitare électrique, qui a fait frissonner les 80.000 spectateurs du Stade de France, dont environ 2.300 supporteurs britanniques, et des millions de téléspectateurs. Mais aussi Emmanuel Macron et Theresa May, côte à côte en tribune.
Rapidement, les images de cet homme portant des lunettes, en tenue militaire, muni d'une oreillette et d'un petit micro, ont fait le tour du monde sur les réseaux sociaux. Les félicitations n'ont cessé d'affluer sur le compte Facebook de la Garde républicaine. Et depuis, les médias s'arrachent la rock star inattendue de cette soirée ponctuée par la victoire des Bleus (3-2).
Tromboniste au sein de l'orchestre, Jean-Michel Mekil a une formation de musicien classique. "Mais ma musique de coeur, c'est le rock", affirme le guitariste de 43 ans, gaucher comme les légendes Jimi Hendrix ou Kurt Cobain. Il joue depuis ses 17 ans et se produit le soir venu au sein de plusieurs groupes, dans des soirées, des bars.
"Quand j'avais 12, 13 ans, mes favoris étaient U2, The Cure, Simple Minds..., dit-il. Et plus tard, j'ai adoré la vague brit-pop", qui a connu son essor dans les années 1990. "Mes préférés? Oasis, Blur, Suede", cite le maréchal des logis-chef.
Propulsé sur le devant de la scène au Stade de France, accompagné derrière lui par ses camarades musiciens au milieu desquels il se fond habituellement, Jean-Michel Mekil avoue avoir "ressenti un stress considérable" au moment de se lancer.
"Il fallait faire honneur à tous ces gens, mais aussi à mon pays, à l'armée et au président de la République", explique-t-il, avant d'avouer que malgré sa passion pour le rock, il n'avait jamais encore joué ni interprété cette chanson d'Oasis, groupe phare de la scène mancunienne.
'Dix jours' pour apprendre
"J'ai eu dix jours pour travailler +Don't Look Back in Anger+ (+Ne regarde pas le passé avec colère+). Je voulais être guidé par ses paroles puissantes. Et il a fallu aussi trouver les bons arrangements et la bonne orchestration, tout en conservant l'esprit british", poursuit-il.
La Fédération française de football est à l'origine de cette reprise. "Elle voulait rendre à l'Angleterre l'hommage qui nous avait été rendu à Wembley, quatre jours après les attentats du 13 novembre 2015", raconte-t-il. A l'époque, le public anglais avait entonné à pleins poumons "La Marseillaise", aidé par les paroles diffusées sur grand écran.
Mardi soir, outre la reprise du tube de 1995 d'Oasis, les hymnes ont été joués dans l'ordre inversé. "God Save The Queen" ayant été interprété après "la Marseillaise".
Jean-Michel Mekil ne veut pas trop se livrer à propos de sa performance du soir, qui a pourtant rallié tous les suffrages, notamment ceux de son épouse "qui a dû partager avec moi ce stress un peu particulier" et de son fils âgé de 15 ans "en surexcitation".
"Je suis de nature plutôt discrète et un musicien est de toute façon un insatisfait, mais je suis plutôt content", lâche celui qui avoue "préférer plutôt Noel que Liam" chez les frères Gallagher, ex-leaders d'Oasis.
Ce Nordiste d'origine en est certain: "Je ne connaîtrai pas de milliers des moments comme ceux-là."
Et lorsqu'on lui annonce que Noel Gallagher jouera en solo et en première partie de U2 les 25 et 26 juillet dans ce même Stade de France, il avoue qu'il aimerait bien pouvoir assister au show... A bon entendeur.
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